Le 19 mai 1960. Paul-Henri Spaak, ministre aux affaires étrangères et le parlement belge nous remettent la loi fondamentale du Congo belge. Manifestement, ils nous livrent un objet dépouillé du pouvoir, un cadeau qui nous a conduit tout droit dans le mur.
Le 18 février 2006, les législateurs – experts belges chapeautés par Louis Michel, ministre aux affaires étrangères débarquent en RDCongo dans le bagage de Sun City. Ils choisissent de répéter l’histoire. A leur tour, ils nous livrent une constitution consensuelle en prenant soin d’y glisser le fameux poison qui a émoussé le pouvoir en 1960.
Tant que la loi fondamentale du Congo belge du 19 mai 1960 et la constitution consensuelle du 18 février 2006 agiront en vases communiquant, nous ne pourrons nous prétendre indépendants. Jusqu’à quand continuerons-nous à fêter pompeusement un amalgame sans forme? L’indépendance ne sera effecive que lorsqu’elle dotera l’Etat congolais d’un pouvoir confirmé, celui capable de poser la RDCongo sur la voie du développement. Ce pouvoir-là requiert une forme particulière de nos institutions en dehors d’un copié-collé qui nous régit depuis toujours.
Cela nous demande un travail de fond. Il nous faut du courage.
Thérèse Umba Kamfwa