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Affaire 3 millions USD : Le gouverneur Mbwebwa face à la justice, l’UDPS crie à l’injustice

Le gouverneur du Kasaï Oriental, Jean-Paul Mbwebwa Kapo, est au cœur d’une tourmente politique depuis sa mise en accusation par l’Assemblée provinciale. Il lui est reproché un présumé détournement de trois millions de dollars américains destinés au fonctionnement de la province.

Cette décision a provoqué une vive réaction au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel. Les cadres de cette formation politique estiment que les députés provinciaux n’ont pas agi de manière impartiale. Ils parlent d’un règlement de comptes déguisé.

Dimanche, deux structures locales du parti, la Fédération de l’UDPS Mbuji-mayi et celle du territoire de Miabi, ont organisé des déclarations publiques pour rejeter la mise en accusation de Jean-Paul Mbwebwa, cadre du parti et ancien président fédéral de l’UDPS Mbuji-mayi. Les responsables de ces fédérations ont dénoncé ce qu’ils appellent une machination politique et ont réitéré leur soutien au gouverneur.

Dans la foulée, des militants du parti ont exprimé leur colère dans la rue. À Mbuji-Mayi, certains ont brûlé des pneus sur les artères principales, notamment celles récemment réhabilitées par l’entreprise Safrimex, pour montrer leur mécontentement.

Face à cette situation, le gouverneur Mbwebwa Kapo a pris la parole ce lundi matin, à l’occasion de la cérémonie du salut au drapeau organisée au gouvernorat. Il a appelé la population au calme et réaffirmé sa volonté de se soumettre à la justice.

« Je demande à la population d’être calme et sereine pour attendre le verdict de la justice qui dira le droit », a-t-il déclaré devant plusieurs autorités politico-administratives et coutumières réunies pour la circonstance.

L’événement, initialement prévu pour le premier lundi du mois, avait été reporté en raison de sa mission à Kinshasa. À son retour, le chef de l’exécutif provincial a également évoqué des questions liées à l’électricité, à l’eau potable et à la paix dans le territoire de Katanda.

Ce climat de crise divise l’opinion publique. Certains demandent au gouverneur de tirer les conséquences politiques de cette mise en accusation, tandis que d’autres estiment qu’il doit se battre pour laver son honneur.

Conformément à la législation congolaise, une autorité provinciale mise en accusation doit présenter sa démission dans les 48 heures suivant la notification. À défaut, elle est considérée comme démissionnaire de plein droit.

Dans son intervention, Jean-Paul Mbwebwa Kapo a également annoncé la tenue prochaine d’un forum sur la consolidation de la paix à Katanda, une manière pour lui de montrer qu’il continue à exercer pleinement ses fonctions malgré la pression.

Pour l’instant, l’affaire reste entre les mains de la justice, à qui il reviendra de trancher en toute indépendance.

Elie Ngandu

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