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Après le départ de Tunda ya Kasende, inévitable remaniement du gouvernement

Célestin Tunda ya Kasende, vice premier ministre, ministre de la justice, a déposé ce samedi sa démission au premier ministre. Même si on ne sait, à l’heure qu’il est si le chef du gouvernement a accepté cette démission, on peut dire que l’acte posé clôt une des plus importantes crises du gouvernement Ilunga.

La démission de Tunda ya Kasende ouvre la voie à un remaniement du gouvernement. Des sources informées font état de la volonté du FCC de placer de gros poissons dans l’exécutif national. D’autres parlent même d’un changement de premier ministre, même si sur ce point il sera difficile de faire admettre un cacifique pur jus du FCC au président de la République. Quoi qu’on dise en effet, Sylvestre Ilunga Ilunkamba semble être un homme plutôt pondéré, pas difficile à vivre, se cantonnant dans son rôle de chef du gouvernement, sans chercher à faire la forte tête face au président de la République.

La seule fois où il a eu à s’énerver publiquement, c’est dans le cadre de l’affaire Tunda ya Kasende, à travers une déclaration lue par son porte-parole. Le communiqué du premier ministre avait été perçu comme un véritable casus belli, mais pouvant être gérée sans trop de casses. Tunda ya Kasende parti, Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga peuvent envisager de travailler encore longtemps ensemble, à moins que le FCC n’en décide autrement et préfère faire usage d’un peu plus de muscle au sommet de l’exécutif national. Face à un président qui entend de plus en plus imprimer sa marque, il faut un premier ministre à poigne, fait-on observer au PPRD/FCC.

Une phrase de trop

Le feuilleton Tunda ya Kasende aurait pu se régler politiquement si le ministre de la justice n’avait pas publiquement fait un commentaire mal digéré par le président de la République. En effet après son audition au parquet près la cour de cassation samedi 28 juin dernier, Tunda ya Kasende avait déclaré au siège du PPRD qu’il avait reçu l’assurance de «Ye Mey» (Ndlr Joseph Kabila) qu’il ne devait pas avoir peur et qu’il devait se rendre à la convocation des magistrats, sans doute pour lui assurer que rien de mal ne lui arriverait.

Cette déclaration tenue dans l’euphorie de sa libération après une brève interpellation pour faux en écriture et usage de faux, a fait croire à nombre de Congolais que le ministre de la justice obéissait plus à l’autorité morale du FCC qu’au président de la République et qu’il pouvait se permettre de défier le chef de l’État sans encourir de sanction. Mal lui en pris, puisque Tunda ya Kasende a été exclu de toutes les réunions du gouvernement tenues après les faits. De guerre lasse, il est contraint de jeter l’éponge.

On espère qu’à l’avenir, le secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary, sera moins bavard et moins vindicatif. « On ne peut pas nous intimider», avait-il dit en guise de menace au siège de son parti, avant qu’il fasse commettre la «faute» à Tunda ya Kasende. La suite, on la connaît.

La leçon que l’on peut tirer de cette affaire est que «trop parler peut tuer» et qu’il est inutile de pousser à bout celui qui détient la «signature». L’affront était trop grand et ne pouvait qu’aboutir à ce qui vient de se passer aujourd’hui à la primature.
N’tombo Lukuti

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