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Les Kuluna ou ces malfrats qui terrorisent Kinshasa

Les Kulunas, des groupes de jeunes gens dont l’âge varie entre 15 et 30 ans,  constituent des formes de milices qui terrorisent les quartiers de Kinshasa. Ils opèrent de jour comme de nuit selon les circonstances. Ils sont facilement identifiables dans leurs quartiers respectifs, surtout à l’occasion de bagarres entre des camps rivaux. Les policiers affectés aux sous commissariats  environnants hésitent à les arrêter par peur des représailles d’autres kulunas. Ils font souvent appel à des unités spécialisées de la Police Nationale, notamment le Groupe mobile d’Intervention (GMI) .
Sous couvert d’anonymat, un policier du GMI de Limete/Echangeur explique : « Nous avons été formés pour ce genre de situations. A l’heure actuelle, un agent non formé ne peut se hasarder à faire la chasse aux kulunas. Ils sont constitués en réseaux. C’est pourquoi nous travaillons en collaboration avec nos informateurs (Ndlr : des indicateurs) qui sont soit des chefs des quartiers, soit des chefs des rues. Il y a aussi des anciens kulunas qui se sont repentis après avoir subi des séances de rééducation à la Prison Centrale de Makala. Eux aussi rejoignent le camp des « informateurs ».
En cas de bagarre entre kulunas, la Police est directement informée et prend des dispositions pour faire une descente sur les lieux. Les policiers du GMI et ceux de Renseignement communément appelés « Bureaux 2 », se divisent en 4 groupes en tenue civile. Ils quadrillent les quartiers ou les rues concernées du nord au sud, et de l’est à l’ouest pour prendre en tenaille les délinquants et les intercepter en flagrant délit. Pris par surprise, les délinquants sont arrêtés et transférés au Parquet après audition par des OPG de la police.

Notre source reconnait néanmoins que de nombreux kulunas arrêtés et transférés en  prison par le Parquet sont vite libérés, semble-t-il faute de preuves de leur culpabilité ou du fait de l’absence de plaignant clairement identifié. Libérés, ces kulunas se pavanent dans les rues et narguent même leurs victimes.

Malgré ces libérations faites à la hâte, selon notre source, les kulunas relâchés demeurent sous surveillance constante. « Nos informateurs nous tiennent au courant de tous les détails : adresse, identité et zone d’opération de prédilection dudit kuluna ; à notre tour, nous faisons une descente sur terrain pour le récupérer en cas de récidive », explique-t-il. Un travail difficile, raconte le policier. Selon lui, les policiers commis à ce genre d’opérations sont menacés par d’autres malfrats qui peuvent finir par les blesser. C’est pourquoi cela nécessite de l’expertise.
On rappelle que les gangs des kulunas opèrent souvent avec des armes blanches (machettes, tournevis, couteaux, barres de fer,) qui peuvent blesser gravement et même tuer.
Arrêtés…. Vite libérés
Pendant une opération de chasse aux kulunas, la Police arrête toute personne suspecte. C’est au niveau du poste de police que les personnes appréhendées sont entendues sur procès-verbal. Notre source relève qu’à ce niveau, les délinquants arrêtés sont présumés « innocents ». Certains reçoivent parfois le soutien de leurs membres de famille et autres personnes qui témoignent en leur faveur. Ceux qui sont considérés comme « innocents » sont relâchés après enquête et recoupement des témoignages en leur faveur. Les autres réputés « kulunas », sont transférés au Parquet. Des cas isolés ne manquent jamais. « A notre niveau, nous pouvons arrêter un kuluna et le transférer au parquet. A notre grand étonnement, on nous informe que ce kuluna est rentré au quartier et continue à terroriser la population. C’est ce qui nous inquiète beaucoup. Par contre, s’il y a un plaignant qui dépose une plainte contre un kuluna avec des preuves, nous l’arrêtons, exigeons qu’il restitue l’objet du délit et lui faisons payer des amendes au profit de l’Etat ». A son avis, un kuluna reste un malfrat qui doit être puni selon la loi.
Pour notre interlocuteur, un kuluna commence par commettre des chapardages dans le quartier ; ll dérobe de petites choses le jour ou la nuit. Puis, progressivement, il intègre un groupe constitué en gang. Les gangs ont des méthodes plus brutales. Ils peuvent terroriser tout une artère, de jour comme de nuit. Ils entrent dans des résidences par effraction et volent ce qu’ils peuvent emporter ; parfois même ils violent des filles ou femmes présentes sur les lieux. Ceux des occupants de la maison qui tentent de résister sont violemment agressés et blessés parfois grièvement.
JW Génie Mulobo

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