Depuis plusieurs années, un groupe de communicateurs se présentant comme membres de l’UDPS attaque régulièrement les opposants du président Tshisekedi. Parmi leurs cibles favorites, Martin Fayulu a souvent été présenté comme un étranger, avec des rumeurs affirmant même qu’il serait Sénégalais.
En juin 2025, Fayulu a demandé publiquement à rencontrer le président Tshisekedi. Il a appelé à un dialogue national pour faire face à la crise sécuritaire dans l’est du pays, invitant toutes les forces politiques à se réunir autour d’une solution commune.
Cette demande a été accueillie par le gouvernement, qui a salué ce geste comme un acte patriotique. La porte-parole de la présidence a annoncé que le président Tshisekedi était prêt à recevoir Fayulu pour discuter de l’avenir du pays.
À partir de là, le discours des communicateurs de l’UDPS a changé. Ceux qui doutaient hier encore de la nationalité congolaise de Fayulu le reconnaissent aujourd’hui comme un acteur politique à part entière, à condition qu’il accepte de dialoguer avec le régime.
Cela soulève une question importante : faut-il être proche du pouvoir ou accepter ses conditions pour être reconnu comme Congolais ? La nationalité, qui devrait être un droit clair et simple, semble parfois dépendre d’un soutien politique.
Sur les réseaux sociaux, certains imaginent déjà Fayulu à la tête du gouvernement, alors même que les réalités politiques restent à confirmer. Les discussions en ligne sont souvent le terrain de scénarios qui mêlent espoirs, rumeurs et stratégies.
Cette situation montre que la nationalité et la légitimité politique peuvent devenir des enjeux manipulés dans le contexte politique actuel. Ils servent parfois d’outils dans les luttes pour le pouvoir.
La vraie question reste : la nationalité congolaise est-elle un droit inconditionnel ou un prix à payer pour se rapprocher du régime en place ?
Elie Ngandu