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Néné Wawa, la trentaine révolue, mariée et mère de trois enfants gère un restaurant de fortune communément appelé « Malewa », situé sur l’Avenue Bokala, au quartier Mombele dans la commune de Limete. Nene est inquiète depuis l’apparition du Covid19 en RDC. Son business tourne au ralenti. Nene se confie à Lisapo.
« Je tiens ce restaurant depuis plus de 10 ans, je n’ai jamais connu cela. Pour moi, c’est la fin du monde”, déclare Néné Wawa. La baisse de son activité, Néné la ressent fortement. Elle explique désastreuse situation : ” avec une rame de mpiodi (chinchard), je pouvais vendre jusqu’à 16 heures, voire 17 heures et terminer ma journée avec des beaux bénéfices.
De plus, elle essaie toujours d’avoir un menu varié et diversifié pour attirer un maximum de clients. Mais, depuis l’annonce des mesures arrêtées par le Chef de l’Etat, tout est paralysé. Nene est dépitée : “le confinement est venu nous tuer dans cette ville. Tout est par terre”.
Et elle poursuit : ” Nous en sommes réduits à partager une rame de poisson chinchard entre 8 personnes ; avant, j’arrivais à préparer 4 kg de farine de maïs, 3 kg de manioc et 5 mesures de haricot”. Elle réalise qu’aujourd’hui elle ne parvient pas à écouler le 1/8 de poisson, obtenu avec grand peine, et une mesure de haricot.
Rester à la maison ne va pas résoudre le problème du Coronavirus
Néné Wawa observe : “les gens n’ont pas d’argent et se plaignent à tout moment”. Les clients viennent à compte-goutte. Elle le reconnaît : “la plupart vivent au jour le jour et pratiquent des petits métiers”. Et comme actuellement, ces clients restent chez eux, elle est une des premières à constater et subir les “effets” du confinement. Pour elle, “le fait de rester à la maison ne va pas résoudre le problème du Coronavirus ».
Concernant l’épidémie du Covid-19, Nene est convaincue que cette maladie n’existe pas en RDC. « Connaissant mon pays, si le Coronavirus était présent au Congo, les morts seraient comptés par milliers chaque jour comme nous le suivons à travers le monde.
Déjà, elle se dit que “l’insalubrité règne à Kinshasa ; il ne faut pas y ajouter d’autres problèmes ». D’ailleurs, elle n’a jamais vu une seule personne malade de Covid-19. Et de plus, elles s’interroge : « Ceux qui passent à la télé se contredisent face à cette pandémie. Comment allons-nous croire à cela ? ».
Nene pense que le Gouvernement devrait lever la mesure de confinement et permettre à la population de vaquer à ses différentes activités. Nene essaie de survivre : « Mes enfants survivent grâce à ce petit commerce. Mon mari gagne 2.500 Fc par jour (1.3 dollars américains). Si l’on soustrait les 1.500 fc de transport, comment pouvons-nous vivre avec 1000 fc par jour ? ». On ne vit plus… on survit difficilement, constate-t-elle
Ce qu’elle reconnait à Fatshi, c’est la gratuité de l’enseignement
Nene Wawa pensait qu’avec l’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête du pays, la situation des gagnepetits allaient s’améliorer. Pour elle, c’est clair : ” je constate qu’il a de bonnes idées mais il n’arrive pas à diriger le pays. Si tel est le cas, qu’il démissionne pour laisser la place à plus capable”.
Et de plus, elle souhaite que le Gouvernement puisse améliorer le salaire des fonctionnaires de l’Etat. ” Si mon mari était correctement payé, il aurait pu soutenir mon activité ».
“La seule chose que j’ai aimé chez Fatshi, c’est la gratuité de l’enseignement mais le confinement est venu tout détruire”, avoue Néné Wawa. A Mombele, elle n’oublie pas qu’elle espère depuis plusieurs années la construction du pont reliant Lemba à Mombele sur le prolongement de l’avenue Kikwit. Elle déplore le fait qu’aucune solution n’ait été trouvée.
Sans compter les transports en commun qui demeurent un casse-tête malgré la baisse du carburant à la pompe, rappelle Néné Wawa. Bref, elle s’en remet à son Dieu pour une solution idoine aux problèmes de la RDC.
Génie Mulobo
