L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) traverse l’une des plus graves crises de son histoire. Ce vendredi 6 juin 2025, un événement tragique est venu enfoncer un peu plus le clou : Célestin Kabasele Wampanga, ancien président de la fédération UDPS/USA et militant connu pour sa fidélité à l’aile Bizibu, est décédé à Kinshasa des suites de coups et blessures.
Selon le communiqué nécrologique signé par le camp Bizibu, « le décès à Kinshasa ce vendredi 06 juin 2025 de Monsieur Célestin Kabasele Wampanga […] est survenu des suites des coups et blessures lui infligés par un groupe d’inciviques dont certains ont été appréhendés par la Police Nationale Congolaise ». Le document est signé par Dr SA Kalenga, porte-parole du parti dans sa version UDPS/Tshisekedi.
La direction de ce camp présente ses condoléances à la famille biologique du défunt ainsi qu’à toute la grande famille du parti. Elle demande « aux autorités politiques et judiciaires de tout mettre en œuvre dans les plus brefs délais pour que justice soit faite ».
Célestin Kabasele Wampanga était une figure médiatique de l’UDPS à l’étranger. Très actif, il n’a jamais caché son opposition à Augustin Kabuya, l’actuel secrétaire général du parti. Sa mort, dans ce contexte de luttes internes, soulève de nombreuses inquiétudes et provoque l’indignation.
Le conflit entre les deux camps remonte à août 2024. À cette date, la Convention Démocratique du Parti (CDP) décide de remplacer Augustin Kabuya par son adjoint Déogratias Bizibu Baloba, désormais présenté comme Secrétaire général a.i. de l’UDPS. Mais cette décision est vivement rejetée par les proches de Kabuya, qui dénoncent un « coup de force » et affirment que seule l’autorité morale du parti, le président Félix Tshisekedi, peut entériner une telle destitution.
Depuis, l’UDPS est profondément divisée. Augustin Kabuya continue de siéger au quartier général de Limete en tant que secrétaire général, tandis que Bizibu dirige depuis des sites privés, organisant ses propres réunions et signant des communiqués. Deux directions parallèles, deux camps irréconciliables.
La mort de Kabasele apparaît alors comme une conséquence directe de cette fracture. Elle met en lumière un climat de tension extrême où même les militants sont devenus des cibles. Les affrontements verbaux ont cédé la place à des violences physiques, dont ce décès est l’illustration la plus dramatique.
Malgré les appels au calme, notamment par la mère du chef de l’État, Marthe Kasalu, aucune solution durable n’a été trouvée. La base du parti est désemparée, les cadres se déchirent, et la direction nationale reste silencieuse.
Désormais, tous les regards se tournent vers Félix Tshisekedi. Le chef de l’État va-t-il sortir de son mutisme pour trancher cette crise au sein de sa famille politique ? Ou laissera-t-il le navire UDPS continuer à dériver, au risque d’un naufrage politique ?
Elie Ngandu