14 nouveaux cas positifs du Covid-19 viennent d’être ajoutés aux 109 ce mercredi 1er avril, portant le total à 123 cas confirmés et 11 décès. Ces chiffres donnés par le Comité technique couvrent la ville de Kinshasa, la province de l’Ituri et celles des Nord et Sud Kivu. Le nombre de personnes guéries depuis le début de l’épidémie reste pour l’instant inchangé c’est-à-dire 3 et ce, en attendant l’homologation des nouveaux cas de guérison.
Chaque jour depuis l’avènement de l’épidémie du Coronavirus sur le sol Congolais, Lisapo.info vous concocte un bulletin quotidien d’actualité, fruit d’une ronde de ses reporters dans la ville de Kinshasa. Exceptionnellement, aujourd’hui, le condensé est fait sur base des témoignages d’un certain nombre de personnes jointes par notre rédaction.
- Fonseca Mansianga (Kasavubu) : Tout se passe comme d’habitude. On a l’impression que les gens n’y croient toujours pas. Tu verras dans la rue, des groupes de 3 à 5 personnes côte-à-côte, bavardant, se touchant, comme si l’on était en situation sanitaire normale. Mais il y a aussi des moments où l’on voit d’autres gens s’en tenir aux mesures d’hygiène communiquées par les autorités. Je suis tenté de dire que beaucoup attendent d’être des témoins oculaires des ravages de cette pandémie, car la communication faite ne suffit pas à les convaincre jusque-là.
- Francine Nkufi (Lingwala) : les Kinois ne se protègent pas. Quelques-uns peut-être, mais la majorité non. On constate aussi l’augmentation des prix même s’il n’y a pas de raison qui le justifie.
- Déborah Sedeke (N’djili) : la vie n’est plus comme avant. Elle est devenue très chère. Nous avons peur certes, mais le risque de manquer à manger durant cette période pour d’autres personnes est là. Ils sortent malgré le danger de contamination. Moi personnellement, j’essaie de confiner ma famille autant que je le peux en respectant bien-sûr les mesures d’hygiène.
- Cynthia Kamayi (Bandalungwa) : À part la fermeture des bars et le boucan qui va avec, rien d’autre ne fait croire qu’il y a un danger dans la ville. Un danger qui nous oblige à changer notre manière de vivre. Mais tout est quasi-normal. Pas de conscience chez beaucoup de gens qui continuent de se conduire comme à l’époque d’avant l’épidémie. Vous les verrez collés, serrés, riant à moins d’un mètre les uns à côté des autres.
- Pascal Kabeya (N’sele) : Je nous laisse entre les mains de Dieu. Avec ce que je vois dehors, la manière dont les gens continuent de se comporter, je suis tenté de dire que le pays n’a aucune chance d’échapper à un bilan macabre lourd. Mais je reste optimiste quant à l’avenir. J’espère que la conscience de tout un chacun agira pour l’intérêt communautaire, car tous tenons à la vie. Et le seul moyen de le montrer consiste à changer dès à présent la façon de vivre en adoptant les gestes barrières édictés par les autorités sanitaires.
- Michel Issia (Kinshasa) : ce respect des mesures est avant tout individuel. Je vois des gens qui les respectent, d’autres qui essayent de vivre comme si de rien n’était. Dans les taxis et transports en commun, les mesures de distanciation sont déjà acquises. Il reste à savoir si c’est aussi le cas dans nos vies.
Propos recueillis par Bahatiquement