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La RDC est à 30 cas de contamination au coronavirus au total ce dimanche matin. Un tweet du ministère de la santé relayé par un autre de l’OMS/RDC confirme cette information. La RDC en était encore à 23 cas hier soir dont un décès, un médecin à la CNSS, directeur de cabinet adjoint de la ministre de l’Economie nationale. Dr Bandubola Dhédie aurait vraisemblablement été infecté lors de son dernier séjour en France. Il est mort samedi matin à l’hôpital du cinquantenaire.
Le premier décès d’un Congolais atteint de coronavirus sur le sol congolais à l’Hôpital du Cinquantenaire a fait l’effet d’une bombe. Outre la prise de conscience de l’existence réelle de la maladie sur le sol congolais, cette nouvelle a mis à nu les insuffisances sur la prise en charge des malades dans certaines formations hospitalières de la ville de Kinshasa.
Des protocoles de prise en charge des malades du coronavirus ont tardé apparemment à être pris dans des hôpitaux de la ville. Hier, certains ont même parlé de « négligence coupable » dans le cas du Dr Bandubola, ayant conduit au pire. En l’absence d’informations concordantes puisées de sources dignes de foi, Lisapo.info n’est pas en mesure de confirmer ou d’infirmer les faits relayés sur les réseaux sociaux.
Peu de moyens
On notera par ailleurs que les réseaux sociaux n’ont pas arrêté d’épiloguer sur les moyens mis en œuvre pour freiner la propagation de la pandémie du covid19 en RDC. Le ministre de la santé avait annoncé jeudi dernier, sur une radio locale, que le gouvernement avait mis sur la table 1,8 million de dollars américains pour combattre le coronavirus.
On ne sait pas à quoi serviront les fonds ainsi décaissés, ni s’il s’agit des fonds exclusivement destinés à soutenir la lutte sur le plan sanitaire.
On rappelle que de nombreuses mesures ont été annoncées qui ont un impact négatif sur l’activité économique, notamment la fermeture des débits de boissons, restaurants, cafés, salles de tenue des deuils….Il faut désormais y ajouter la limitation drastique du nombre de passagers dans les véhicules de transport en commun. Hier, de nombreux conducteurs de taxis, taxi-bus, bus, moto se plaignaient de ne plus être en mesure d’assurer les versements quotidiens auprès des propriétaires des véhicules tout en assurant également l’approvisionnement en carburants et pièces de rechange en cas de pannes.
Dans la foulée, le gouverneur de la ville de Kinshasa a annoncé des mesures pour réduire la concentration humaine dans les marchés. Les vendeurs de produits non « essentiels » ne seront plus autorisés à étaler leurs biens dans les marchés. Seuls les vendeurs des produits alimentaires et « essentiels » seront autorisés à étaler leurs marchandises. Un encadrement strict dans l’accès aux marchés où des dispositifs de lavage des mains seront déployés est aussi prévu dès ce dimanche en principe. On ne sait toutefois pas comment pourront être mis en œuvre les mesures concernant les marchés kinois qui comptent généralement plusieurs entrées Va-t-on y déployer des policiers et des équipes sanitaires en nombre pour filtrer les entrées et soumettre les gens au lavage des mains obligatoire? C’est la question que l’on se pose dans les quartiers de Kinshasa.
La capitale congolaise s’est réveillée ce matin avec son premier dimanche de quasi confinement. Les messes et cultes ayant été suspendus pour au moins quatre semaines, les Kinois sont obligés de prier chez eux. Certains pasteurs ont tout de même trouvé la parade en organisant des cultes diffusés via les réseaux sociaux ou sur leurs chaines de télévision. Offrandes, dîmes et autres contributions à la vie des églises pourront être envoyés via des numéros de mobile money.
Mona Kumbu
