Face à la pandémie du coronavirus, la bonne alimentation en général renforce l’immunité. Cela permet à l’organisme de lutter efficacement contre cette épidémie à laquelle toutes les personnes sont à risque. Il est important de consommer des aliments qui procurent des vitamines capables de produire des immunoglobulines pour que l’organisme puisse se défendre contre ce genre d’infection. Il s’agit notamment des légumes consommés usuellement (les feuilles de manioc, l’amarante,…) mais aussi de tous les fruits de saison notamment les fruits jaunes (la mangue, le citron, l’orange, la banane) et surtout les fruits aigres”. Le Dr Michel Muvudi, spécialiste principal en santé de la Banque Mondiale, l’a confirmé à Lisapo.info.
’’Il n’y a pas une tranche d’âge qui est épargnée. On a vu les cas de covid-19 chez les enfants, les jeunes et chez les vieillards‘’, confirme le spécialiste principal en santé au bureau de la Banque Mondiale en RDC. Cependant, Dr Muvudi soutient qu’il faut considérer, les facteurs de risque notamment l’âge avancé. A ce niveau, explique-t-il, ‘’le risque de complication est très élevé pour la simple raison qu’à un âge avancé, votre système immunitaire devient faible’’. De même, il y a lieu de prendre en compte le fait qu’il existe certaines pathologies de fond qui affectent le système immunitaire ou la défense de l’organisme comme le diabète, le cancer et l’hypertension.
Mais attention, prévient le Dr Michel MUVUDI, le covid-19 lui-même donne un syndrome grippal malgré une immunité bien développée. D’ailleurs, rappelle-t-il, il a été constaté que 80% de personnes développent cette maladie même sans s’en rendre compte.

La prévention, l’ultime remède
Toutefois, pour le spécialiste, la prévention reste le moyen le plus efficace de contenir la maladie pour laquelle aucun traitement n’est jusque-là disponible si ce n’est quelques essais cliniques qui sont plutôt prometteurs. Les mesures arrêtées par le gouvernement semblent être suffisantes, selon lui. ‘’Le chef de l’Etat a été clair, il a été conseillé par des techniciens qui connaissent très bien ce qui se passe. Je crois que le grand problème, c’est l’application de ces mesures‘’.
Pour le moment, il est question de se laver régulièrement les mains, d’utiliser votre coude ou un mouchoir à usage unique quand vous voulez éternuer ou tousser, touchez-vous très peu la bouche et le nez parce qu’il y a des sécrétions qui peuvent être transportées. Et quand vous êtes malade, consultez votre médecin pour un conseil. ‘’Il faut aussi avouer que tout rhume, toute toux, tout écoulement nasal n’est pas forcément le covid-19‘’, souligne le Dr Muvudi.
Le flou sur l’identité des décès
C’est un point sensible qui fait énormément parler sur la toile. ‘’Lorsque quelqu’un meurt ou est malade, nous sommes d’abord tenus au secret professionnel », explique le Dr Muvudi. En effet, le danger c’est la stigmatisation des gens malades. “Si quelqu’un est malade, il va s’enfermer parce qu’il aura peur de cette discrimination’’, déplore ce spécialiste.
Il s’inquiète donc de la perception par la population de la maladie. ‘’Elle va croire que dès lors que vous avez le covid-19 et vous êtes sujet de moquerie, de stigmatisation. Cet état de chose va créer une résistance de la population à la participation communautaire à la lutte contre cette maladie ! ‘’, craint-il.
Ensuite, Dr Michel Muvudi souligne que lorsqu’une personne décède, il appartient aux services de santé d’assurer le suivi des contacts. Le service sanitaire se rendra ainsi compte du lieu où résidait la victime, ses dernières fréquentations, afin de s’assurer qu’elles n’ont pas été contaminées. ‘’Cela ne demande pas que des noms soient affichés sur les réseaux sociaux ou à la télévision. Je crois que ce n’est pas déontologiquement permis‘’.

Muyembe-Eteni, « aucune incompatibilité »
Le Dr Michel MUVUDI qui travaille actuellement avec les équipes coordonnées par le Dr Jean-Jacques Muyembe est revenu sur la polémique alimentée dans les médias, prédisant un conflit d’intérêt entre le virologue et le ministre de la Santé. ‘’Le Dr Muyembe est technicien, il coordonne les commissions qui gèrent la prévention des infections épidémiologiques ; le ministre, quant à lui, fait en sorte que les recommandations qui sont émises soient prise en compte par le secrétariat technique‘’, précise-t-il.
‘’Lorsque le Dr Muyembe veut mettre en place des stratégies, il a besoin de la collaboration du Ministre de la santé qui reste le patron du secteur au bout du compte. Ce dernier prend des décisions et donne des injonctions sur base des informations techniques fournies par le virologue Muyembe Tamfum. Il n’y a pas d’incompatibilité‘’.
S’approprier les mesures
L’épidémie de coronavirus déclenchée depuis décembre 2019 en Chine, fait des milliers de décès dans le monde. En République démocratique du Congo, la maladie s’est manifesté pour la première fois le 10 mars 2020 chez un sujet congolais en provenance de la France. Depuis, d’autres cas ayant séjourné à l’extérieur du pays ont été découverts, propageant le virus au niveau local, principalement à Kinshasa où l’on compte à ce jour plus de 50 cas confirmés, 5 décès et 2 guérisons.
‘’Le fait de mettre en quarantaine la ville de Kinshasa, ce qui était mon appel depuis très longtemps, va faire en sorte que l’on se concentre sur un seul épicentre et qu’on épargne les autres provinces‘’, a déclaré le spécialiste principal en santé de la Banque Mondiale qui n’a pas également hésité à inviter la population à une appropriation des mesures barrières afin d’endiguer l’expansion de cette pandémie.
BL