On ne parle que de ça. Dans les médias, sur les réseaux sociaux, il n’y a que ça qui tient la vedette. Benoît Lwamba Bindu, président de la cour constitutionnelle et président du conseil supérieur de la magistrature a-t-il oui ou non démissionné ?
Malgré la lettre de sa démission, malgré le procès-verbal établi par les autres juges de la cour pour constater cette démission, malgré la lettre du directeur de cabinet du président de la République constatant aussi cette démission, les sceptiques opposent le démenti après-coup du président démissionnaire ( ?), le démenti de son directeur de cabinet ainsi que de l’avocat de Lwamba Bindu, Me Théodore Ngoy.
L’affaire de la démission ou de la non-démission du président de la cour constitutionnelle est en train de ternir, un peu plus, l’image de la haute juridiction du pays. Cette image était déjà largement entamée à cause d’une gestion calamiteuse du contentieux des élections législatives de décembre 2018. Des arrêts rendus avaient dû être modifiés après le tollé des lésés, contribuant à tordre un peu plus l’image d’une justice considérée comme aux ordres des plus forts ou des plus offrant.
Que le président de la cour constitutionnelle soit mêlé consciemment ou inconsciemment à cette sale affaire de démission ou non-démission, donne l’impression d’une lutte de positionnement pour le contrôle de cette importante juridiction. On sait en effet que le mandat de l’actuel président de la cour constitutionnelle expire en avril 2021, ce qui lui donne une bonne marge de manœuvre de contrôler encore la cour. Il est possible que des officines politiques soient impliquées dans cette vaste comédie qui pourrait obscurcir la longue carrière de Lwamba Bindu.
Nonobstant l’épisode, malheureux du contentieux des législatives de 2018, cet éminent juriste a le droit de se retirer de la magistrature la tête haute. On ne devrait donc pas le pousser inutilement à la faute, à moins que ce soit lui-même qui orchestre ce vaudeville.
En tout état de cause, les juges de la cour constitutionnelle en fonction devraient avoir à l’esprit la nécessité de préserver la stature de cette haute juridiction du pays, afin de sauvegarder le brin de crédibilité qui lui reste. Les politiques qui tentent de manipuler, à tort ou à raison, la haute juridiction devraient savoir que la politique de la terre brulée ne paie pas. Si les querelles dans la coalition FCC – CACH touchent à la stabilité de l’institution judiciaire, on court vers l’inconnu.
N’tombo Lukuti
Pourquoi vouloir revenir sur un sujet déjà classé sans aucun nouvel élément ? Entendre de vive voix le concerné apporterait une réponse définitive à toute cette affaire !