Le Grand marché de Kinshasa situé dans la commune de la Gombe est fermée depuis le lundi 6 avril 2020 dans le cadre des mesures de confinement de ladite commune, épicentre de la covid19. Alors, que sont devenus les vendeuses et vendeurs de ce marché ? Lisapo.info a rencontré Madame Céline Shio, vendeuse de vêtements de friperies au Grand Marché. Elle raconte sa vie pendant ce confinement.
Depuis que cette maladie est apparue à Kinshasa, j’éprouve d’énormes difficultés à subvenir aux besoins de mes 6 enfants. Rester à la maison n’est pas une option pour moi”, explique Mme Shio. En effet, avant le confinement, elle était présente au marché 6 jours sur 7 soit du lundi au samedi. Pendant les périodes de fêtes, elle s’y rendait même les dimanches. “Je suis condamnée à sortir tous les jours pour pouvoir ramener à manger à la maison. Actuellement, j’ai déjà épuisée toutes mes économies”, se lamente-t-elle.
De plus, Mme Céline a un autre souci : la diminution de son capital. Celui-ci n’est constitué de moins de 10 ballots. Or, selon ses dires, elle a en déjà perdu deux à cause du confinement de la Gombe. ” Mon fond de commerce est en train de s’amenuiser à cause de cette prétendue maladie“.
C’est depuis ce lundi 6 avril 2020 qu’a débuté le premier et réel confinement dans la ville de Kinshasa. La commune de la Gombe, siège des institutions, et considérée épicentre de la maladie à coronavirus a été mise en quarantaine.

Que sait-elle réellement du coronavirus ?
“Tout ce que je sais, c’est une maladie qui est apparue en Chine et s’est ensuite répandue partout dans le monde”, répond-elle. Elle reconnaît aussi que le covid19 a tué et continue à tuer beaucoup des personnes dans le monde. Et concernant sa propagation, elle n’en a qu’une vague idée. “Tu peux attraper le coronavirus par la salive”, répond-elle rapidement.
Autant elle ignore le mode de contamination du covid19 autant elle n’en sait pas trop non plus sur son traitement. ” Je ne sais pas comment on soigne le covid19. A la télévision, les autorités nous disent que le covid19 est à Kinshasa et que des malades sont hospitalisés dans les hôpitaux mais nous ne les voyons pas mais suivons seulement le décompte funeste du gouvernement”, déplore-t-elle.
Pourtant elle suit beaucoup de choses à ce sujet dans les médias mais reste méfiante. Mais une chose est sûre pour elle : ” cette maladie est venue rajouter du souci supplémentaire à nos problèmes du quotidien”. Or, d’autres maladies plus graves existent au Congo, Mme Shio ne comprend pas pourquoi le covid19 paralyse tout.
Face à cette situation, elle se sent abandonnée, en premier par les autorités du pays. ” Elles n’entendent jamais les cris de détresse de la population”, déclare-t-elle, résignée. Par contre, elle espère que les médecins qui prennent en charge les malades du covid19 ne vont pas économiser leur force pour mettre fin à cette maladie. Pour le reste, elle s’en remet à son Dieu.
Ted