Il est près de 14 heures au rond-point Ngaba. Devant l’agence Moneygram, c’est la cohue. Une centaine de personnes cachent l’entrée de l’agence. Serrés les uns contre les autres, ils ne tiennent pas compte de la distanciation sociale qu’impose la présence du coronavirus à Kinshasa. Une seule chose les importe : entrer.
Aucun doute non plus sur la raison de leur présence devant cette agence. La plupart tiennent tous un bout de papier en main sur lequel est écrit des coordonnées de transfert. En effet, ce sésame – sur papier ou dans un téléphone – leur donne accès à de l’argent. Ce pactole, petit ou non, provient essentiellement des membres de leur famille vivant à l’étranger.
“C’est fou cette attente!”, s’exclame une dame, la trentaine révolue. ” Je suis là depuis 6 heures du matin et il sera bientôt 14 heures. Et je n’ai toujours pas de suite favorable alors que l’urgence s’impose”, explique-t-elle.
En effet, suivant un appel nominal d’un agent, seuls quatre à cinq personnes sont autorisées à entrer dans l’agence. Toutefois, toute personne est censé avoir au préalable inscrit son nom en manuscrit sur une liste détenue par l’agent.
“Au fait, il n’y a pas que les listes établi le même jour qui font objet d’appel nominal” fait savoir l’agent de sécurité commis à cette tâche. Il explique que les gens qui n’ont pu être servi à l’heure de la fermeture, le sont le jour suivant. Il rajoute qu’un jeton leur est remis comme pour témoigner de leur présence le jour d’avant”.

Retrait, retrait et encore retrait
Selon, un autre agent de l’agence, avant l’annonce des mesures pour contrer la propagation du covid19, la quantité d’opération des retraits était quasi équivalente à celle d’envoi. Mais, depuis le début du mois d’avril, il renseigne que “plus du 2/3 des personnes n’opèrent que des retraits”.
Il reconnaît aussi que les opérations locales ont considérablement disparus pour ne laisser la place qu’à celles avec l’extérieur du pays. Cette affluence rappelle celle que les agences vivent à la veille des fêtes de fin d’année.
Une cliente confirme d’ailleurs cette situation. A cause du confinement de la Gombe, elle a recouru à l’aide de sa soeur vivant en Europe. Et, selon elle, si rien n’est fait, elle ne va vivre que grâce à la générosité de ses proches. Ces derniers, bien-sûr, vivent hors du pays.
JW