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Covid19 : taux de mortalité trop élevé en RDC

81 cas recensés au soir du dimanche 29 mars 2020. 8 décès, soit près de 8 % de taux de mortalité. C’est sans doute un des taux de mortalité parmi les plus élevés en Afrique, même si on a recensé jusque-là 3 malades guéris.

En Afrique du Sud, on a enregistré jusque-là, plus de 1187 cas, mais aucun décès officiellement. Aucun décès non plus jusque-là au Rwanda qui comptait jusque hier dimanche 60 cas positifs au coronavirus. Les 8 décès enregistrés jusque-là en RDC sont des cas « importés », soit de personnes qui auraient contracté la maladie en dehors du pays et qui sont mortes à Kinshasa. La question que l’on peut se poser au regard des chiffres des patients du covid 19 décédés en RDC est celle de savoir si ce taux élevé est dû à une prise en charge « tardive » ou « mauvaise » des personnes diagnostiquées positives au covid19.

Les experts tablent sur l’hypothèse d’un taux de contamination de 5% de la population à Kinshasa. Avec un taux de mortalité de 10%, on pourrait atteindre jusqu’à 75.000 décès à Kinshasa. Il est certes vrai que le covid19 est une maladie que les structures hospitalières nationales découvrent, comme tant d’autres à travers le monde, mais il est tout aussi vrai que des familles de certaines personnes décédées ont mis en exergue le quasi « abandon » dont des personnes testées positives au coronavirus ont été l’objet dans certains hôpitaux de Kinshasa.

Non préparés, ne disposant pas d’équipements appropriés de protection individuelle, les personnels soignants ont dû isoler les malades sans toutefois leur assurer une assistance médicale adéquate. C’est particulièrement le cas du premier décédé du covid19 en RDC, laissé quasiment à l’abandon à l’Hôpital du Cinquantenaire. C’est du moins ce qu’ont affirmé sur les réseaux sociaux ses amis médecins, photos à l’appui.

Face à ce tableau sombre, il est grand temps que les spécialistes et médecins congolais ainsi que la task-force mise en place pour contrer la propagation du coronavirus en RDC se mettent d’accord sur un protocole de prise en charge des personnes testées positives au covid19 ainsi que le traitement qui doit leur être administré. On sait qu’un traitement à base de la chloroquine a été suggéré.

Le secrétariat technique dirigé par Dr Jean-Jacques Muyembe, responsable de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), n’y serait pas opposé, même si à travers le monde, le débat entre spécialistes autour de la chloroquine est loin de se terminer. Avec ses 12 millions d’habitants, Kinshasa est un véritable casse-tête pour les gestionnaires de la res publica. Les Kinois sont en effet particulièrement indisciplinés.

Même si globalement la majorité respecte certaines des mesures barrières comme se laver fréquemment les mains, la mesure de distanciation sociale a du mal à passer dans les marchés et boutiques. On a néanmoins constaté que depuis samedi dernier, les Kinois restent majoritairement cloîtrés chez eux, observant une sorte de confinement volontaire, alors qu’ils se disaient opposés au confinement total décidé par le gouverneur de la ville et qui devait entrer en vigueur le samedi 28 mars dernier.

Pour rappel, le taux de mortalité au covid 19 est de 0,5% en Allemagne, 5,2% en France, 7% en Espagne, 11% en Italie alors qu’il se situe autour de 1% en moyenne dans le monde entier.

Mona Kumbu

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