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Déchue, J. Mabunda paie pour l’arrogance du FCC

Pour la première fois depuis 2006, l’assemblée nationale a exercé son pouvoir de sanction. Fait historique, sanction non pas contre un membre du gouvernement, mais plutôt contre ses propres membres. Jeanine Mabunda entre ainsi dans l’histoire comme la première femme députée élue présidente de la chambre basse et comme la première présidente sanctionnée négativement pour «faute de gestion».

En 2009, Vital Kamerhe avait été contraint de quitter le perchoir de la chambre basse non pas à la suite d’une motion ou d’une pétition, mais par son propre parti, le Pprd. Il avait critiqué l’entrée des troupes rwandaises au Nord Kivu pour contribuer, avec les Fardc, à la traque des forces négatives. Alors président de l’assemblée nationale, Vital Kamerhe s’était plaint de n’avoir pas été informé de cette décision. Contraint de démissionner, il avait pu résister jusqu’à organiser les élections des membres du nouveau bureau dirigé finalement par un autre cacique du Pprd, Evariste Boshab.

Jeanine Mabunda est, elle, déchue pour sa gestion jugée cavalière et personnelle de l’assemblée nationale, ayant conduit à un conflit ouvert avec le président de la République, notamment pour la nomination de trois juges à la cour constitutionnelle. La présidente de l’assemblée nationale avait boycotté la cérémonie de prestation de serment de ces juges, son cabinet ayant même usé de méthodes peu responsables pour empêcher la tenue de la cérémonie dans la salle de congrès du palais du peuple.

56 ans, dotée d’une vive intelligence, juriste de formation, Jeanine Mabunda était apparue, en avril 2019 lors de son élection, comme le renouveau de la classe politique. Elle ne sera restée au perchoir que pendant 19 mois. Un peu trop surveillée par les bonzes du FCC, recevant trop d’ordres de cette plateforme politique et obligée de faire plaisir à l’autorité morale du FCC et ancien président de la République Joseph Kabila, Jeanine Mabunda a commis quelques fautes de jugement qui lui ont valu la sanction politique lui infligée par ses pairs députés.

En somme, un véritable gâchis pour une personnalité promue à un bel avenir politique, mais qui paie un lourd tribut de l’arrogance du Pprd et du FCC. D’aucuns voyaient déjà en elle une potentielle candidate à l’élection présidentielle de 2023. Tout n’est peut-être pas perdu pour elle. Elle reste députée et pourrait rebondir, si le Pprd son parti et le FCC lui en donnent la possibilité. Mais, ce ne sera pas facile.

N’tombo Lukuti

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