L’Allemagne a décidé de suspendre de nouveaux engagements financiers envers le Rwanda et de réévaluer sa coopération bilatérale en raison du soutien de Kigali au groupe rebelle M23, actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Cette décision a été annoncée ce mardi par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement dans un message publié sur son compte X.
« Nous condamnons avec la plus grande fermeté les actions du Rwanda et du M23 dans l’est du Congo. La violation du cessez-le-feu et de la souveraineté de la RDC est inacceptable. L’Allemagne gèle de nouveaux engagements financiers envers le Rwanda et réévalue la coopération bilatérale en cours », peut-on lire dans ce message.
Cette annonce intervient alors que d’autres pays occidentaux, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, ont déjà pris des mesures contre le Rwanda pour son rôle présumé dans la crise sécuritaire en RDC. Washington a récemment imposé des sanctions à plusieurs responsables rwandais accusés de soutenir le M23, tandis que Londres et Ottawa ont également exprimé leur préoccupation face à la situation dans la région.
Le gouvernement congolais accuse Kigali de soutenir activement le M23, qui mène depuis plusieurs mois des offensives contre les forces armées congolaises et les groupes d’autodéfense locaux. Malgré les efforts diplomatiques pour ramener la paix, les combats se poursuivent, entraînant des déplacements massifs de populations et une aggravation de la crise humanitaire.
L’Allemagne, qui entretient des relations économiques et diplomatiques étroites avec le Rwanda, rejoint ainsi la liste des pays adoptant une position plus ferme contre Kigali. La réévaluation de la coopération bilatérale pourrait avoir des conséquences sur plusieurs projets de développement en cours financés par Berlin dans le pays des Mille Collines.
Alors que la communauté internationale appelle à une désescalade des tensions et à une solution politique au conflit, la pression diplomatique sur le Rwanda ne cesse de s’intensifier. Reste à savoir si ces mesures pousseront Kigali à revoir sa position face à la crise dans l’est de la RDC.
Elie Ngandu