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Hommes et femmes sur une même moto : des scènes gênantes dans les rues de Kinshasa

Dans plusieurs coins de Kinshasa, des scènes devenues presque normales laissent pourtant un malaise grandissant. Sur une seule moto, on voit souvent un vieux monsieur serré derrière une jeune fille, ou encore une grande maman coincée entre deux garçons. Ces images, visibles tous les jours, choquent et dérangent de nombreux habitants.

Sur les grandes artères comme l’avenue du Tourisme (Nzela ya Mayi), l’avenue des Huileries, Kasa-Vubu ou encore le boulevard Lumumba, les motos-taxis transportent des passagers dans des positions inconfortables. Hommes et femmes, sans lien familial, sont obligés de se coller sur une même selle, parfois de façon très gênante.

« Ce genre de proximité entre personnes de sexes opposés crée des situations humiliantes. On voit des postures indécentes, surtout quand la route est mauvaise et que la moto saute », confie une habitante de la commune de la Gombe.

Le phénomène choque aussi les usagers eux-mêmes, mais le manque de transport les pousse à l’accepter. « Les bus sont rares, et quand il y en a, ils sont pleins. Si je veux arriver au bureau à temps, je n’ai pas le choix », témoigne Jacques, fonctionnaire de l’État.

Pour Grâce, étudiante à l’université, c’est une épreuve quotidienne : « Monter derrière un motard, et parfois avoir un homme inconnu derrière soi, c’est vraiment gênant. Mais on est pressé, on n’a pas d’autres moyens. »

Même les plus jeunes n’y échappent pas. Junior, élève en 5e année, raconte : « Parfois je me retrouve coincé entre deux grandes personnes. C’est bizarre, mais c’est ça ou arriver en retard à l’école. »

Le désordre tarifaire vient aggraver la situation. « Les privés font ce qu’ils veulent. Ils ne respectent pas la grille de prix de l’hôtel de ville. On paie cher, et en plus on voyage dans la honte », se plaint une Kinoise rencontrée à Kintambo.

Les Kinois appellent les autorités à agir vite. Ils demandent plus de bus publics, un contrôle des prix et la limitation du nombre de passagers par moto. Car au-delà du transport, c’est la dignité humaine qui est en jeu.

Elie Ngandu 

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