Kinshasa a été le théâtre, ce jeudi, d’une manifestation agitée contre le changement de la constitution, au cours de laquelle l’opposant Delly Sesanga a été interpellé de manière musclée. Les images de son arrestation, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont suscité une vague d’indignation dans l’opinion publique.
Le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, a réagi pour justifier l’intervention de la police : « Il a été évacué pour sa sécurité. Au Rond-Point Victoire où il était, quelque chose pouvait lui arriver et être imputé au pouvoir en place. La police a joué un rôle important. Si c’était une arrestation, il serait toujours aux arrêts. »
Delly Sessanga, arrêté lors de la manifestation, a toutefois été libéré le même jour. Cette interpellation, perçue comme une atteinte aux droits des opposants, a été vivement critiquée par une grande partie de l’opposition et certaines figures de l’Union sacrée. Le député national Steve Mbikayi a déclaré :
« Dès lors que nous avons des arguments solides pour justifier la révision ou le changement de la constitution et que nous organisons des marches de soutien à l’initiative du Chef de l’État, laissons aussi les opposants argumenter et manifester démocratiquement au risque de nous salir inutilement aux yeux de la communauté nationale et internationale. Dans tous les cas, la Constitution n’est pas une Bible pour ne pas être révisée ou être changée. »
Cet événement relance les débats sur la gestion des manifestations par les autorités et la nécessité de respecter les libertés fondamentales dans le cadre d’une démocratie. Alors que le climat politique se tend à l’approche des échéances électorales, l’interpellation de Sesanga pourrait marquer un tournant dans la contestation contre la révision constitutionnelle.
Elie Ngandu