La semaine aurait pu se terminer dans le calme, sauf les chiffres de plus en plus inquiétants du nombre de cas positifs de coronavirus. Tout s’est pourtant emballé dès les premières heures de la matinée de samedi. Alors que les Kinois cherchaient de quoi se mettre sous la dent en termes d’information, voilà que les réseaux sociaux se sont animés dès 10 heures du matin.
On apprenait ainsi que Jean Jacques Mamba, député MLC, initiateur de la pétition de déchéance contre Jean Marc Kabund, vice-président de l’assemblée nationale, venait d’être arrêté sur ordre du parquet général près la cour de cassation. Sur plainte du député UNC Simon Mpiana, pour « faux et usage de faux ».
Simon Mpiana, député UNC, affirme n’avoir signé ladite pétition et accuse Jean Jaques Mamba d’avoir trafiqué sa signature. Malgré ses immunités parlementaires, le député MLC a été conduit manu militari devant les juges de la cour de cassation pour une audience en procédure de flagrance. Il y a comparu en tenue presqu’indécente – bermuda jeans et t-shirt de couleur jaune – pour un homme de son rang.
Assurant seul sa défense, il a soulevé plusieurs exceptions qui ont emporté l’adhésion des juges. Ces derniers ont accédé à sa demande et le procès est renvoyé au 27 mai prochain. Il a tout de même été placé en résidence surveillée à l’hôtel « Belle vue » sur le boulevard du 30 juin, là même où avait résidé pendant quelques jours au début du mois de mars, le premier cas connu et confirmé de covid-19 à Kinshasa.
Dans les minutes qui ont suivi, les réseaux sociaux se sont enflammés sur cette affaire politico-judiciaire. Certains se félicitant de l’Etat de droit en marche et de l’action qui permettrait, au mieux, de sauver le fauteuil de Jean-Marc Kabund qui tanguait dangereusement. D’autres par contre ont stigmatisé ce qu’ils qualifient de « dérive judiciaire », de « bavure », de « justice à double vitesse », de « manipulation dangereuse à des fins politiques », d’« entorse à la constitution ».

Ohhh Charles Kilosho
Pendant que la toile s’enflammait autour de l’affaire Jean Jacques Mamba, les anciens de l’Institut des sciences et techniques de l’information (ISTI devenu IFASIC) apprennent avec stupeur la triste nouvelle du décès de Charles Kilosho.
Le directeur adjoint de la communication du président de la République est mort hier dans la matinée au Centre médical de Kinshasa (CMK) des suites de complications respiratoires liées au covid-19, selon des sources familiales et autres.
C’est l’incompréhension dans les milieux des journalistes qui se souviennent d’un homme jovial, très attaché au chef de l’Etat avec qui il avait fait une partie de ses études dans une école de la place.
La mort de Charles Kilosho a suscité de nombreuses interrogations quant aux causes de son décès. Des rumeurs font état d’empoisonnement camouflé. D’autres relèvent que le disparu n’a pas été pris en compte dans le bulletin quotidien de l’équipe de riposte contre le covid-19. En effet, celui-ci n’a signalé aucun mort pour la journée de samedi 23 mai.
Ce matin, les réseaux sociaux ont repris de plus bel à échafauder des explications sur ces morts qualifiées de « mystérieuses » dans l’entourage du président de la République. Au point que certains exigent qu’une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur cette saignée morbide.
D’autres, estiment que les bureaux de la présidence de la République doivent être fermés pour quelques jours et désinfectés profondément et toutes les personnes qui y travaillent soumises au dépistage obligatoire du covid-19.
Une semaine ordinaire qui se termine de façon… ordinaire. Des arrestations et des morts. La justice continue à faire parler d’elle en bien ou en mal. Le coronavirus aussi continue sa lente progression dans la capitale congolaise, causant des dégâts autour de la plus haute institution du pays.
Mona Kumbu