Sans surprise, Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) est condamné à 20 ans de travaux forcés assortis de plusieurs autres peines connexes. Ainsi se termine le premier épisode du procès dit de 100 jours dans son volet «maisons préfabriquées».
Le désormais sans doute «ancien» directeur de cabinet de Félix Tshisekedi a été reconnu coupable de détournement de 48 millions USD et quelques autres millions USD encore avec son co-accusé Samih Jammal, homme d’affaires libanais, âgé de 82 ans et qui en aura 102 à sa sortie de prison si Dieu lui prête vie.
Si Vital Kamerhe effectue entièrement sa peine, il aura, lui, 81 ans à sa sortie de prison. Trop vieux pour revenir en force. C’en est donc peut-être fini de cet homme politique, que certains avaient qualifié de «faiseur de rois». S’il est vrai qu’il a la possibilité de faire appel du jugement rendu ce samedi 20 juin, Vital Kamerhe aura du mal à effacer dans l’opinion la mauvaise image qui lui colle désormais à la peau, celle d’un d’un voleur de deniers publics, même si la justice peut nous réserver des surprises comme dans l’affaire Jean Pierre Bemba à la Cpi.
Ce samedi, la fin de la lecture du verdict par le juge, il n’y a sans doute pas eu d’acclamations dans l’ensemble – personne ou presque ne s’attendant à une surprise genre acquittement des prévenus- mais beaucoup ont poussé un ouf de soulagement. Pour une fois, un procès impliquant le directeur de cabinet du chef de l’État et seul allié politique véritable de Félix Tshisekedi, a pu aller jusqu’au bout. C’est nouveau. Cela devrait servir d’exemple ou de leçon à tous les gestionnaires de la res publica à tous les niveaux. Un procès pédagogique en quelque sorte.
Du coup, nombreux en redemandent. La justice devrait, semble-t-il, fouiner dans le passé, exhumer tous ces cadavres qui dorment dans les tiroirs. Des preuves seraient, semble-t-il, nombreuses. Des évidences aussi. Les procureurs ont donc du pain sur la planche. Kamerhe a peut-être mérité, à ce niveau, ce qui lui arrive, même si des zones d’ombre persistent après ce procès, sans doute le plus médiatisé à l’ère des réseaux sociaux, mais c’est ce qui va arriver après qui pourrait être intéressant.
Est-ce anodin ce qui se passe au parlement avec des propositions de loi sur des questions juridiques? Ceux qui savent lire vite et bien, ont flairé des choses pas claires. Dans tous les cas, 2023 se joue déjà aujourd’hui. Certains s’y préparent activement. Désormais, tous les coups sont permis. C’est de bonne guerre en plus.
N’tombo Lukuti