Depuis le départ d’Alphonse Ngoyi Kasanji en 2019, la province du Kasaï Oriental n’a pas encore connu un seul gouverneur qui a terminé son mandat. Tous sont partis avant la fin, souvent à cause de conflits avec l’Assemblée provinciale.
Le premier à prendre la relève a été Jean Maweja Muteba. Il a été élu gouverneur mais a été déchu en 2021 pour mauvaise gestion et incompétence notoire. L’Assemblée provinciale avait voté sa destitution.
Après lui, Jeannette Longa Musuamba a assuré l’intérim. Elle n’a pas postulé au gouvernorat, préférant se lancer aux élections sénatoriales, qu’elle n’a malheureusement pas remportées à Mbuji-Mayi.
Patrick Mathias Kabeya Matshi Abidi a été élu en 2022. Mais des tensions sont vite apparues. Jean-Paul Mbwebwa, alors président fédéral de l’UDPS à Mbuji-Mayi, avait demandé publiquement sa démission. Finalement, Mathias a été mis en accusation par l’Assemblée pour détournement présumé des fonds publics.
Suite à cela, la vice-gouverneure Julie Kalenga Kabongo a pris le relais en août 2023. Elle a assuré l’intérim jusqu’à son élection comme députée provinciale en décembre 2023. Une fonction incompatible avec celle de gouverneure, ce qui l’a poussée à quitter son poste.
En avril 2024, Ananias Muzadi Kankonde, ministre provincial de l’Intérieur, a été désigné gouverneur intérimaire. Il a dirigé la province pendant quelques mois, jusqu’à l’organisation de l’élection de Jean-Paul Mbwebwa.
Mbwebwa Kapo, élu en 2024, n’aura tenu qu’un an. Il a été mis en accusation par l’Assemblée provinciale en mai 2025, principalement pour mauvaise gestion et détournement présumé des fonds publics. L’Assemblée l’accuse aussi d’avoir bloqué le fonctionnement normal des institutions.
Depuis sa mise en accusation, son vice-gouverneur, Augustin Kayemba Mulemena, a été désigné pour assurer l’intérim. C’est le sixième changement à la tête de la province en six ans.
Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer ce cycle d’instabilité. Certains accusent directement l’UDPS, parti au pouvoir, de ne pas réussir à bien gérer le Kasaï Oriental. D’autres pointent du doigt les querelles internes au sein du parti.
Beaucoup reprochent aussi à certains dignitaires proches du régime Tshisekedi et vivant à Kinshasa d’imposer leurs candidats aux députés provinciaux, sans tenir compte du choix de la population locale. Cela crée des frustrations.
C’est dans ce contexte tendu que certaines personnes demandent le retour de Ngoyi Kasanji, ancien gouverneur, considéré par ses partisans comme plus capable, malgré les critiques qu’il avait subies lorsqu’il était encore en fonction.
Face à tout cela, des questions sérieuses se posent : que faire pour ramener la stabilité ? Pourquoi l’UDPS n’arrive-t-il pas à diriger correctement la plus petite province du pays ? Le peuple attend des réponses claires et des actions concrètes.
Elie Ngandu