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Kinshasa : Après le phénomène Wewa, voici les “Magnements”

Les rues de Kinshasa, mégalopole de près de 15 millions sont, depuis quelques années, envahies par les taxi-motos. Communément appelés “Wewa” (toi en Tshiluba), ils circulent partout sur les routes principales ou secondaires ;  à toute heure, malgré l’instauration du couvre-feu et selon “leurs règles” (à contre sens sur la chaussée) . Cependant, tout taxi-moto n’est pas forcément un wewa. Lisapo vous explique pourquoi.

Place victoire, il est près de 15 heures. Assis sur sa moto, à l’arrêt des bus qui mènent au Rond-Point Ngaba, John, ce wewa originaire de la province du Kasaï, s’indigne du comportement affiché par un autre taxi-moto qui passe devant lui. “Celui-là, c’est surement un magnement (certainement une déformation de maniement)“, explique-t-il. Et de poursuivre : ” J’ai appris à conduire une moto dans ma province natale à l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, j’ai 14ans d’expérience dans ce métier. Je sais très bien me tenir sur ma moto, gérer mon équilibre, calculer la portée en cas dépassement“.

Pourtant, son voisin lui fait remarquer que les Wewas ont le même comportement. “C’est faux !”, tranche John. Selon lui, il existe bel et bien une différence  entre un Wewa et un Magnement. ” Un magnement ne prend jamais en comptes les aspects que j’ai évoqués. Ce qui importe pour eux, c’est de rouler et se tenir sous différentes postures sur la moto. Même quand il y a très peu d’espace, un magnement va vouloir faire le clown. Même quand il faut réduire la vitesse, le mangnement va continuer à accélérer“, explique ce père de quatre enfant.

Face à ces propos, Cédric 17ans, un taxi-moto qui se bombe le torse d’être un “magnement” explique que les “wewas” sont des parvenus. “Moi, je suis un vrai kinois voilà pourquoi je n’ai pas peur quand je suis sur la moto“, lâche-t-il. Ce dernier est fier de son “art” et ne le cache pas. “J’ai déjà près de deux ans de métier. Je réalise des prouesses sur la chaussée“. En effet, Cédric ne conçoit qu’il existe d’autres façons de conduire une moto autrement qu’à la façon des Magnements. “J’aime me sentir vivant sur une moto, prendre de la vitesse, me laisser aller tout en gardant le contrôle de ma moto, bien évidemment“, rassure-t-il.

Quand on lui oppose la responsabilité dans la sécurité de ses clients, Cédric se justifie. ” Rouler à vive allure permet de gagner du temps pour mes clients. Et je réalise plus de bénéfices par rapport à d’autres taxi moto “. Pour lui, “rouler à l’arrache sur la moto” est et demeure sa passion.

JW

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