Visiblement, l’organisation de la cité est une notion encore étrangère en République Démocratique du Congo. Malgré les dégâts enregistrés après les fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale congolaise dans la nuit du 4 au 5 avril, les autorités sont restées silencieuses.
Zéro mobilisation des services de secours, zéro descente sur les sites sinistrés. Les populations, même celles ayant connu des dégâts parfois humains, ont été abandonnées à leur triste sort.
Tout se passe sur les réseaux sociaux, où les populations tentent de se soutenir à distance, chacun chez soi. “Aucune communication officielle. Nous ne voyons que des images de compatriotes en train de vivre leur calvaire”, se plaint un internaute.
Parmi les dégâts majeurs : les écoulements de sable sur l’avenue du Tourisme, la crue de la rivière Ndjili qui a fini par séparer le district de Tshangu du reste de la ville, et la coupure en deux de la route Matadi vers Kasangulu. Cette dernière, qui relie les provinces de Kinshasa et du Kongo Central, est déjà en réhabilitation, a-t-on appris de sources médiatiques.
Si cette route est rapidement en réparation, ce n’est pas le cas pour les autres quartiers comme Mont Ngafula, Masina, Matete, Limete, entre autres… “Généralement, quand il y a une situation pareille, les autorités organisent des abris de fortune pour les sinistrés en attendant le retour à la normale et la réhabilitation des habitations…”, s’indigne un autre internaute.
Malgré la multiplicité des dégâts, aucune autorité n’a pris la parole pour parler du bilan, même provisoire. On navigue à vue… On sait qu’il a plu, mais on n’arrive même pas à savoir quels dégâts la ville et ses habitants ont subis.
Le silence des autorités n’est pas nouveau. Elles n’ont jamais mis en place des services publics capables d’intervenir en cas de catastrophe naturelle. “Tout est improvisé, et voilà pourquoi nous nous retrouvons à vouloir sauver des vies sans moyens adéquats. Débonhomme à Limete, Ndanu, Masina, etc., sont sous l’eau. Et quelle eau ? Celle qui draine toute la saleté de la ville”, conclut un autre Kinois commentant un contenu dénonçant l’inaction des autorités.
Par ailleurs, la pluviométrie moyenne sur la période d’avril à Kinshasa est relativement constante. Elle se maintient à environ 175 millimètres, rarement supérieure à 300 millimètres ou inférieure à 78 millimètres, selon weatherspark.com. Cela signifie qu’il faut s’attendre à plus d’averses durant ce mois.
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