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Kinshasa : un masque dans une fête de mariage, ça fait bizarre!

Samedi 10 avril 2021. Comme depuis près d’un mois, il fait excessivement chaud dans la ville. C’est quasiment la canicule puisque le thermomètre affiche 33° dans la commune de Lemba.

Malgré cette chaleur, je suis obligé de sortir pour répondre à l’invitation d’un ami de la famille qui se marie. La fête est prévue, couvre-feu oblige, à 14 heures dans la salle de fêtes de la paroisse Notre-Dame d’Afrique à Lemba.

Je m’y pointe à 17 heures. La salle n’est pas encore pleine. Il y fait chaud, puisque les quelques plafonniers n’arrivent pas à rafraîchir la salle dépourvue d’un bon système de climatisation. Petit à petit, la salle se remplit. Il fait davantage chaud. Le couple de mariés fait son entrée vers 18 heures. Il y a là près de 150 invités. La sonorisation perce les tympans. Deux femmes y ajoutent des coups de sifflets stridents. J’ai horriblement mal aux oreilles puisque l’une d’elles est juste à côté de moi.

Dans cette marmaille d’invités, je compte juste trois personnes dont moi, portant un masque. Une grosse dame assise à la même table que moi fait un commentaire sans doute adressé à moi : «Le Corona n’existe pas. Pourquoi se donner tant de mal avec un masque? Où avez-vous vu un malade de Covid-19? ».

Les gens sont quasiment collés les uns contre les autres, se saluent ostensiblement par la main, d’autres se donnent des bisous ou des accolades; d’autres encore, Coronavirus oblige peut-être, se saluent en se touchant par les poings fermés. Aucune mesure barrière n’est vraiment respectée. Curieusement, les mariés et le couple parrain qui ne portent pas non plus de masque, s’abstiennent de serrer des mains et refusent des embrassades au moment de la remise des cadeaux.

Quand les mariés ouvrent la piste, c’est toute la salle qui est en extase et il fait de plus en plus chaud. Dernier acte, les mariés font le tour des tables pour la photo souvenir. Là, plus de mesures barrières. Je vois la mariée embrasser ses amies, se taper les mains avec elles.

Vers 20 heures, je quitte la fête. Il y a embouteillage. Le chauffeur qui me transporte fait un détour par le camp dit GD. Une salle de fêtes y diffuse un match de football. La salle est bondée puisque le courant est coupé dans le quartier. Des jeunes y ont afflué pour suivre cette rencontre sportive. Je compte là une bonne cinquantaine de personnes. Personne ne porte de masque. Quand je m’éloigne, je constate que quasiment personne n’a son masque dans la rue. Moi qui l’ai vissé sur mon visage, donne l’impression d’être un vieux jeu, un peureux. Il est déjà 21h45, en plein couvre-feu, mais il y a du monde partout.

Ntombo Lukuti

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