Le général Muhoozi Kainerugaba a de nouveau secoué les réseaux sociaux ce jeudi avec des déclarations surprenantes sur Kisangani. Après avoir annoncé la suspension d’une opération militaire contre cette ville congolaise, il s’est contredit quelques heures plus tard.
Dans un premier message publié sur X, il écrivait : « Sur ordre de mon illustre père, le Président Kaguta Museveni et de mon héros, le Président Donald Trump, j’ai décidé de suspendre notre opération de prise de Kisangani. C’est extrêmement douloureux pour moi. Je n’ai jamais échoué à atteindre un objectif militaire dans ma vie. »
Mais très vite, le ton change. Muhoozi revient sur sa décision et affirme qu’il s’agissait d’un malentendu : « Désolé… mauvaise information ! Le message radio n’était pas clair. Nous avons la permission de prendre Kisangani ! »
Ces propos ont surpris plus d’un, car ce n’est pas la première fois que le chef de l’armée ougandaise menace de s’en prendre à des villes congolaises. Il avait déjà menacé Bunia, en Ituri, et parlé de l’arrestation du gouverneur militaire de cette province.
Pendant ce temps, un proche de Donald Trump, Massad Boulos, était en mission diplomatique dans la région. Il s’est rendu à Kinshasa, Kigali et Nairobi, pour parler sécurité et investissements. À Kinshasa, il a discuté avec le président Tshisekedi d’un gros projet américain dans les mines, pour concurrencer la Chine. À Kigali, il a parlé avec le président Kagame de la crise dans l’est du Congo et a rappelé que « le président Trump est un homme de paix ».
Cette agitation soulève des questions. Pourquoi Muhoozi insiste-t-il autant sur Kisangani ? Et quel est le lien réel entre ses propos et les missions de l’entourage de Trump en Afrique ?
Pour l’instant, aucune réaction officielle de Kinshasa. Mais une chose est sûre : la situation reste tendue dans les Grands Lacs.
Elie Ngandu