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La crise socio-économique perdure : À quand les vraies réformes ?

La radio Top Congo Fm a diffusé, samedi 25 juillet dernier, un débat entre experts économiques sur la détérioration de la situation socio-économique du pays. Une situation matérialisée par une rapide dégradation du taux de change avec le dollar. Des échanges passionnants, mais quelque-part tristement affligeants. et inquiétants !

Le bel aéropage convié au débat était composé du Conseiller Principal à l’Economie de la Présidence de la République en charge du Collège Economico-financier Marcelin BILOMBA, du Directeur Général de la Banque Centrale (BCC) Jean-Louis KAYEMBE, et du Président de la Commission Industrie de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) Leny ILONDO. La question posée par les présentateurs de l’émission était : « la population n’en peut plus…  jusqu’où et jusqu’à quand tout cela va-t-il continuer ? ».

Le Conseiller Principal de la Présidence de la République a tout d’abord brossé le paysage économique sans concessions aucune. Tous les indicateurs sont au rouge, explique-t-il. Dépréciation monétaire de 12% depuis le 1er janvier 2020 (taux de change Franc Congolais / US Dollar) ; taux d’inflation de 14% ; production de richesse (PIB) en diminution de 2,4% par rapport à l’année précédente ; perte d’emploi pour 7,5 millions d’actifs congolais… D’où une forte progression de la précarité et de pauvreté dans son ensemble.

L’intervenant invite à considérer des causes structurelles et des causes conjoncturelles à cette situation. Des causes structurelles qui trouvent leurs racines dans l’erreur sur le modèle économique retenu (mono-industrie d’extraction minière, entièrement dépendante de l’extérieur) et la faiblesse de la gouvernance des autorités, et remontent à l’accession à l’indépendance du pays. Des causes conjoncturelles directement liées à la crise sanitaire du Coronavirus depuis mars de cette année,  dont les effets se sont trouvés fortement amplifiés par le modèle économique et la gouvernance évoqués au titre des causes structurelles.

La gouvernance en cause

Partant, le débat s’est animé d’un coup, singulièrement sur les questions de gouvernance. Le représentant de la BCC mettant en cause les entreprises. Le représentant de la FEC dénonçant l’indifférence des politiques et la faiblesse de l’administration. On s’est indigné du « coulage des recettes » par les régies financières ; 57% des droits de douanes ne sont pas recouvrés ! On s’est indigné de « l’inéligibilité des dépenses de salaire » de la Fonction Publique, « la paie étant truffée de faux et de fictifs ».

C’est ainsi que le Conseiller Principal de la Présidence de la République a évoqué la nécessité de lancer des Réformes. Outre la mise en œuvre d’un -Programme Multisectoriel d’urgence du Chef de l’Etat d’atténuation de l’infection de la COVID19-. Et cela, en commençant par un « vrai audit de la paie ». Car, la bancarisation si elle constitue un progrès indéniable, n’a pas permis de maîtriser la masse salariale.

Il nous renvoie à une rengaine, un véritable lieu commun au sujet duquel le Gouvernement et les Partenaires Techniques et Financiers du Congo ont englouti tant d’argent. Depuis plus de 15 années, la Fonction Publique organise des recensements, des contrôles de présence, des opérations dîtes d’« harmonisation », qui souvent ont eu pour seul effet de générer encore un peu plus de fraude. Depuis toujours, la Fonction Publique et le Budget croisent le fer : la Fonction Publique recrute à tour de bras, et le Budget ne paie que selon son propre agenda. Il y a un grand désordre.

Il convient de bien comprendre que dans un tel contexte, ceux qui travaillent ne sont souvent pas payés (combien de « bénévoles » qui espèrent un jour être intégrés ?). Et aussi, que l’on paie ceux qui ne travaillent pas ou n’existent pas. Est-ce normal ? Il convient aussi de bien comprendre que de l’ordre de 80% de la masse salariale (salaires et autres avantages déguisés) sont engloutie par les seuls politiciens et leurs cabinets, et par les hauts dirigeants de l’Administration. Ceux-ci représentent moins de 5% des agents de l’Etat ? Est-ce normal ?

Bref, la question demeure : à quand les vraies Réformes ?

Tatu Kalonji

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