Les scientifiques disent que la durée de vie de certains virus est réduite par la chaleur. Mais est-ce que le cas du Covid-19 ? La majorité des Kinois, interrogés par Lisapo, sont convaincus que le coronavirus fera moins de ravage en Afrique qu’en Europe à cause la chaleur qui y règne. Certains scientifiques le pensent aussi mais rien n’est sûr.
En effet, ” de nombreuses théories sont proposées pour tenter d’expliquer la saisonnalité des virus, il y beaucoup d’inconnues ” , reconnait Mohammad Sajadi, virologue à l’université du Maryland. Mais, poursuit-il, ” en ce qui concerne les infections respiratoires, les derniers travaux montrent qu’elles sont clairement favorisées dans des conditions de froid sec : les aérosols contaminés restent plus longtemps dans l’air et se propagent mieux dans les muqueuses ». Ce qui expliquerait la saisonnalité de la grippe autre que le Covid-19.
Une analyse de l’université de Beihang (Chine) sur 100 villes chinoises ayant plus de 40 cas de Covid-19 révèle qu’une forte température et une forte humidité réduisent sa transmission, laissant espérer une décrue avec le retour de l’été et de la saison des pluies dans l’hémisphère nord, rapporte un article publié le 30 mars 2020 sur le site www.science-et-vie.com.
« Nos calculs montrent également qu’il aurait un comportement proche de celui de la grippe hivernale : la distribution des épidémies significatives de Covid-19 paraît concentrée dans une bande de 30°-50° de latitude nord, sous des températures de 5 à 11 °C et une humidité entre 4 et 7 grammes de vapeur d’eau par mètre cube », expose Mohammad Sajadi.
La propagation du coronavirus SARS-CoV-2 ne semble pas ralentir lorsque l’environnement est chaud et humide. Telle est la conclusion d’une autre étude parue dans Jama. Les chercheurs ont suivi neuf hommes ayant déclaré le covid-19 après s’être rendus dans des bains publics où la température variait entre 25 et 41°C et où l’humidité s’élèvait à 60 %. Un seul de ses individus aurait transmis le virus aux huit autres durant sa visite.
Une étude américaine récente, de la Harvard Medical School – cité sur le site de fact-cheking factuel.afp.com de l’Agence France Presse – souligne que « les seuls changements météo ne vont pas nécessairement conduire au déclin des cas de Covid-19 sans la mise en place d’interventions sanitaires importantes ».
Bobo