Kinshasa, lundi 11 mars 2019. Il est 10 heures du matin et contrairement à tous les jours une atmosphère électrique règne sur la rue du commerce ainsi que les avenues menant au grand marché. Les Kinois sont fâchés, pas tous mais ceux qui travaillent dans les magasins et autres établissement appartenant aux indo-pakistanais. Ils ont décidé de ne pas ouvrir les magasins pour manifester leur mécontentement et revendiquer leurs droits. Ils réagissent face à des mauvaises conditions de travail, à des salaires insignifiants et parfois non payé.
Interrogé, Fidel, employé dans un magasin dénonce les mauvaises conditions de travail. “Nous sommes à notre lieu de travail tous les jours ouvrables dès 6h30. Nous travaillons comme des robots sans repos. A l’intérieur du magasin il fait très chaud et nous n’avons même pas droit à une bouteille d’eau pour nous désaltérer. Pire, nous travaillons sans contrat de travail. Le salaire est journalier et varie entre 2000 Fc (un peu plus d’un dollar américain) et 3500 Fc (environ deux dollars) selon un patron à un autre ». M. Fidel révèle également que ce contrat verbal peut être résilié du jour au lendemain. Pire encore, malgré ce salaire misérable, certains Kinoises et Kinois traînent des mois d’impaiement. 3 jours de grève
Abordée à son tour par « Lisapo » sur le même sujet, Ivonne, 35 ans, caissière de son état regrette le fait que de 7h00 à 18 heures elle ne fait que manipuler les billets d’argent avec tous les risques encourus. “Le smig prévoit 7500 fc (environ 4,5 $) par jour pour un employé. C’est pourquoi nous voulons que l’État intervienne et qu’une solution soit trouvée », clame-t-elle. Ivonne se dit même prête à accepter 5000 Fc (environ 3 $) et que l’augmentation se fasse progressivement jusqu’à atteindre le taux légal.
Génie Mulobo