L’ancien ministre chargé du Budget, Pierre Kangidia, a été entendu ce jeudi 4 juin comme renseignant dans l’affaire de détournement des fonds pour l’érection des 1500 maisons préfabriquées. Et ce, dans le cadre du programme d’urgence des cent jours du président de la République.
Jean-Pierre Kangudia a révélé que son ministère n’avait pas autorisé cette dépense. “C’était une procédure d’urgence qui est passée directement au ministère des Finances. Nous avons été sollicités après pour régularisation”, a affirmé Pierre Kangudia.
Avant cent jours, ce dossier signé en avril 2018 par le ministère de Développement rural n’avait pas reçu l’aval du ministère du Budget, faute des moyens. ” Les élections, financées totalement par le gouvernement, étaient la priorité. Et puis, l’expertise extérieure (turque) n’était pas approuvée”, selon Kangudia.
Ce dernier a également démenti les affirmations de Vital Kamerhe qui l’a cité comme membre de l’équipe de supervision des cent jours. “Pendant les réunions à la présidence de la République, je n’avais pas entendu parler spécifiquement de ce projet. J’ai été informé dans d’autres projets, mais pas celui des maisons préfabriquées”, jure-t-il.
Par ailleurs, l’ancien ministre des Finances, Henri Yav, qui a également été entendu comme témoin, a confirmé avoir autorisé la Banque centrale du Congo de financer ce projet Samibo sur demande du directeur de cabinet du chef de l’Etat. “Il fallait prendre toutes les dispositions utiles dans le cadre de ce projet d’urgence”, a-t-il déclaré. Affirmation également confirmée sur place par le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo.
Ce dernier a aussi souligné qu’il a été demandé à la Rawbank de payer Samibo via son compte Ecobank. Mais selon le procureur général, Samibo avait reçu directement l’argent à la Rawbank, sans passer par Ecobank comme mentionné dans le contrat.
SN