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Marche du 23 juillet : le FCC dans la rue pour soutenir quelles institutions ?

Après les marches anti-Ronsard Malonda et anti propositions de lois Minaku-Sakata de l’UDPS/Tshisekedi (9 juillet), Lamuka (13 juillet) et Comité laïc de coordination (CLC, 19 juillet), c’est autour du Front commun pour le Congo (FCC) de battre le pavé. Les affidés de « Ye mey », le « fermier de Kingakati », ancien président de la République, sénateur à vie et « autorité morale du FCC », vont marcher non pas pour protester contre une situation, mais pour « soutenir les institutions de la République ».

Si tout va bien et à moins d’un changement de dernière minute, c’est le jeudi 23 juillet prochain que cette marche aura lieu. Les bonzes du FCC ont tout de même conditionné le déroulement de la « marche de soutien » à la levée de l’état d’urgence sanitaire en vigueur dans le pays depuis le 24 mars dernier et prorogé à six reprises. Il n’y aura sans doute pas une septième prorogation, le gouvernement s’étant déjà prononcé en ce sens, l’annonce officielle de la décision finale étant tout de même laissée au président de la République. Ce dernier devrait le faire, à moins d’une surprise, sans doute ce soir dans un message à la nation. La voie sera alors toute libre au FCC pour organiser sa marche.

Jeudi 23 juillet prochain sera un test pour le camp Kabila. La mobilisation est maximale. Des appels ont même été lancés, sur les réseaux sociaux par des membres de la Ligue des jeunes du PPRD, pour rappeler aux membres du FCC « qui ont bénéficié par le passé des largesses ou nominations à de hautes fonctions grâce à Joseph Kabila, de lui faire l’honneur d’apporter leur contribution pour la réussite de la marche ». On a ainsi compris qu’une marche est une opération lourde qui nécessité des moyens « importants » pour sa réalisation.

De nombreux observateurs sont à l’affut pour jauger la force de frappe du FCC, après la démonstration de force de l’UDPS et de Lamuka. La motivation même de la marche a de quoi susciter des interrogations. Marcher pour « soutenir les institutions » ? Quelles institutions, serait-on tenté de dire ? Les mêmes que dirige et contrôle le FCC ? Ces institutions seraient-elles donc menacées dans leur fonctionnement régulier ? Autant de questions légitimes.

Ce qui est vrai, c’est que le FCC doit se réinventer. Après deux décennies de pouvoir, la plateforme pilotée par Joseph Kabila doit composer avec un partenaire occasionnel qui lui donne parfois du fil à retordre. Le FCC doit surtout intégrer le fait que ce partenaire a son propre agenda caché et qu’à sa tête il y a un homme qui détient l’impérium, la signature. C’est en définitive lui qui dicte sa loi, même s’il doit tenir compte du partenaire qui a le contrôle des institutions ; des institutions que veut défendre le FCC et pour lesquelles il va descendre dans la rue sous l’œil de la police « professionnelle ». Les temps ont vraiment changé.

N’tombo Lukuti

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