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Paix au Kivu : Et si Félix Tshisekedi prenait des engagements « surdosés » ?


Le chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi a, pour sa première tournée à l’intérieur du pays après son élection, visité les provinces du Haut-Katanga et celle du Nord-Kivu. Dans les deux provinces, un seul dossier était sur sa table de travail : le retour de la paix. 


Dans le Haut-Katanga, précisément à Lubumbashi, où il avait entamé sa tournée, le successeur de Joseph Kabila au Palais de la Nation avait présidé une réunion du conseil supérieur de la défense, mettant autour de lui toutes les épaules galonnées des Forces Armées de la RDC (FARDC) et de la Police Nationale Congolaise (PNC). Cette réunion avait pour but de trouver de solution à l’insécurité croissante caractérisée par des vols à mains armées mais également des viols à domicile que connaît la deuxième ville de la RDC depuis quelques mois. 


Dans la foulée, les ONG locales avaient récemment demandé aux autorités de renforcer les équipes de police en hommes et en matériels pour endiguer l’insécurité. Pour sa part, lONG Justicia ASBL a ouvertement accusé l’ancien chef de guerre, Gédéon Kyungu, d’entretenir une milice à l’origine des crimes enregistrés dans la ville. 


Décisions prises

Après avoir entendu et analysé le rapport qui lui a été fait par le chef d’Etat-major des FARDC et le Commissaire général de la PNC en ce qui concerne l’administration et logistique, les opérations, la formation, le cantonnement et la couverture médicale, le chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi a décidé, en ce qui concerne l’administration, de procéder à la permutation des officiers et à la relève des troupes au sein de l’armée et de la police. 
En ce qui concerne le social, le Président de la République a décidé de procéder à l’amélioration du bien-être du militaire et du policier et la régularisation des grades. 


Kivu, le bourbier
C’est dans l’ex-grand Kivu où Félix-Antoine Tshisekedi était très attendu. Pendant la campagne électorale, il avait promis à ses compatriotes du Nord et Sud-Kivu (surtout de la première province citée) qu’il allait tout faire pour ramener la paix. Pour ce faire, il avait pris l’engagement, publiquement, d’installer l’Etat-major à Goma, une fois élu chef de l’Etat. 
Lors de sa visite, il a renouvelé son engagement, lors des meetings tenus à Goma et Beni, de mettre fin au phénomène « groupes armés », mais surtout de chasser les ADF, ces rebelles venus de l’Ouganda, qui troublent la quiétude des habitants de Beni et Butembo. 


Pour rassurer la population de cette partie du pays, le chef de l’Etat congolais a, lors de son meeting à Beni, affirmé avoir rencontré les présidents rwandais Paul Kagame et l’ougandais Yoweri Museveni pour leur dire que « la RDC veut la paix » et que « le moment est venu pour que nous donnions à nos peuples ce dont ils ont besoin : la paix et le bonheur ». « Les discussions ont été positives et constructives, Paul Kagame et Yoweri Museveni sont disposés à rétablir la paix en RDC », a assuré le 5ème Président de la RDC.


Soutien diplomatique oui, mais
Outre le soutien diplomatique « obtenu » de ses deux voisins, Félix-Antoine Tshisekedi a promis de « résoudre le problème de l’armée ». Le président congolais a dévoilé sa stratégie « d’assurer la relève » des militaires déployés dans l’Est, et promis  sans donner déchéance  la permutation des officiers et de « mieux équiper l’armée ».Sur ce chapitre ayant trait à la permutation des unités longtemps déployées dans le Nord-Kivu, certains analystes de la scène politique congolaise invitent le chef de l’Etat congolais d’avoir du tact afin de solutionner ce problème. Bien plus, ils lui demandent de s’informer sur ce qui s’était passé en 2013. En effet, c’est lorsque que le gouvernement de Kinshasa avait décidé de muter, vers d’autres provinces, les militaires basés à Goma et les villes environnantes, quest née la rébellion du M23. 


Bien pénétrer le problème

En effet, la plupart des militaires basés au Nord-Kivu (surtout les officiers) sont issus de l’ex-mouvement rebelle RCD. Pour des raisons méconnues, ces militaires n’aiment pas quitter le Nord-Kivu. A l’époque, la MONUSCO avait proposé de faire le « mixage » entre les militaires issus du RCD et ceux venus dautres coins du pays afin de baisser la tension. 


Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le nouveau pouvoir installé à Kinshasa devrait tirer les leçons du passé pour ne pas retomber dans les mêmes erreurs. Pour remédier au « phénomène groupes armés », des spécialistes proposent l’organisation des barza communautaires afin de bien diagnostiquer le problème. 
Mieux, il faut bien pénétrer le problème, connaître les origines, savoir qui tire les ficelles sur le plan local et extérieur afin d’entrevoir la solution. L’idée d’améliorer les conditions de vie des militaires ou d’équiper les troupes est géniale, mais il faut se poser la question de savoir pourquoi une fois au front, ils refusent de se battre.


« Nous sommes rassurés par les propos du chef de l’Etat qui nous précise qu’il a la volonté de nous ramener la paix en passant par la restauration de l’autorité de l’Etat mais aussi la restauration de la justice. Il a dit qu’il y a tolérance zéro pour tout étranger, tout politicien qui va entretenir les groupes armés, qui va collaborer avec les groupes armés, les groupes criminels ». Ces propos tenus par Nzanzu Kasivita, élu de Beni, résume l’état d’esprit des compatriotes qui vivent dans cette partie du pays.
R. BISIMNTI

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