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Présidentielle 2023 : Kabila dénonce un « recul démocratique » sans avancer de preuves

Joseph Kabila sort de son silence et s’en prend à l’élection présidentielle de décembre 2023.

Dans une interview accordée au Sunday Times, l’ancien président parle d’un « recul démocratique majeur » et affirme que les scrutins ont été « truqués » et organisés « en violation du cadre juridique et des normes internationales ».

Pourtant, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait mis en place un dispositif de transparence inédit, publiant les résultats bureau de vote par bureau, circonscription par circonscription, via un centre Bosolo spécialement créé pour la circonstance.

Après la proclamation des résultats, le président de la CENI a révélé que la Mission d’observation électorale de l’Église du Christ au Congo (ECC) et de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) lui avait confirmé que les chiffres proclamant Félix Tshisekedi vainqueur étaient bel et bien conformes à la réalité du vote. Malgré cela, Kabila persiste :

« Il y a eu les élections truquées de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales. Ces élections ont amplifié l’illégitimité du pouvoir en place, réduit artificiellement le poids de l’opposition et fait du chef de l’État le maître absolu du pays. »

L’ancien président accuse également Félix Tshisekedi de vouloir modifier la Constitution à son avantage :

« Tshisekedi a également annoncé publiquement son intention ferme de modifier la Constitution. »

Ces déclarations posent plusieurs questions. D’abord, sur quelle base Kabila remet-il en cause le processus électoral alors qu’il avait lui-même boycotté ces scrutins ? Comment peut-il affirmer avec certitude qu’il y a eu fraude sans avoir participé aux élections ni déployé de mission d’observation ?

Son discours tranche aussi avec son propre passé électoral. En 2011, il avait été accusé d’avoir manipulé les résultats pour s’octroyer un second mandat face à feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Peut-il aujourd’hui donner des leçons de transparence électorale ?

Au-delà des accusations, ce retour médiatique de Joseph Kabila marque-t-il le début d’une nouvelle stratégie politique ? Depuis son départ du pouvoir en 2019, il s’était fait discret. Avec cette sortie offensive, il semble vouloir reprendre la main sur le débat politique congolais. Mais sans preuves tangibles, ses critiques risquent d’apparaître comme une posture plutôt qu’un véritable appel à la démocratie.

Elie Ngandu

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