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Rapport mapping : les crimes recensés doivent enfin être sanctionnés

Cela fait dix ans aujourd’hui que le Haut commissariat des nations unies aux droits de l’homme avait rendu public le rapport mapping. Ce rapport recense les crimes les plus graves commis en RDC entre 1993 et 2003, soit 617 cas pouvant constituer des crimes contre l’humanité, crimes de guerre et même actes de génocide. Malgré les atrocités commises sur les populations congolaises et autres sur le territoire congolais, les auteurs desdits crimes n’ont jamais été inquiétés. Une sorte d’omerta a mis le rapport au placard, permettant ainsi la perpétuation d’autres crimes graves principalement dans l’est du pays.

Cela devrait changer. Dr Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, ainsi que des organisations de la société civile se battent depuis des années et particulièrement cette année pour que les crimes recensés soient poursuivis. La voix du prix Nobel de la paix congolais est en train d’être lentement mais sûrement entendue. Le parlement européen soutient son idée de création d’un tribunal spécial international pour la RDC. Des pays épinglés dans la perpétuation de ces crimes graves, principalement le Rwanda, s’agitent, estimant que le rapport mapping ne révélait rien d’exceptionnel et que le Rwanda était prêt à réfuter les faits lui imputés, alléguant que le rapport ne se basait sur rien et n’avait pour finalité que de réécrire l’histoire. Sans doute fait-on allusion ici au génocide des tutsi. Pourtant, il n’en est rien. Ce qui est vrai, c’est que des soldats rwandais ont massacré des Hutus rwandais à Tingi Tingi, une localité congolaise de l’ancienne province Orientale.

Tout donne à penser que le rapport mapping est un réquisitoire qui fait mal. D’où cette volonté manifeste de l’étouffer. Quoi qu’ils fassent, les criminels indexés doivent, enfin, payer pour les atrocités commises. Et, même ceux qui mettent en avant des crimes commis dans leur pays pour justifier une sorte d’impunité universelle et divine pour des crimes qu’ils ont commis en RDC. Ce chantage qui n’a que trop duré doit cesser. Si des Congolais, des Rwandais, des Ougandais, des Burundais ont pris des populations congolaises juste pour des bêtes à brimer, à violer, à enterrer vivants, à éventrer, ils doivent enfin répondre de leurs actes de barbarie.

La cour pénale internationale n’étant pas compétente pour ces crimes au regard de la période de leur commission, l’idée d’un tribunal spécial international est à encourager. Même si le gouvernement congolais garde un mutisme incompréhensible sur ce dossier et refuse ainsi sournoisement de se prononcer publiquement à ce sujet, rien ne devrait arrêter la marche vers la recherche de la vérité. Les populations qui ont subi ces exactions graves ont le droit à la justice. Elles ne doivent plus vivre sous la terreur de voir leurs bourreaux se la couler douce. Ces criminels n’ont pas seulement tué et violé, ils ont également incendié des villages et pillé les biens des populations et les richesses du pays. Il est temps qu’ils paient pour ces crimes.

N’tombo Lukuti

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