Dans son message adressé aux Congolais ce mardi 30 août 2022, l’opposant Martin Fayulu Madidi et cadre du présidium Lamuka, se dit profondément indigné d’apprendre que la rémunération des députés nationaux s’élève depuis janvier 2022 à 21.000 dollars par mois, en violation flagrante de la loi budgétaire.
Fayulu explique qu’il lui est difficile de comprendre que dans un pays comme la RDC où 70% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, un député soit rémunéré 15 fois plus qu’un professeur d’université, 30 fois plus qu’un médecin et 200 fois plus qu’un huissier de la fonction publique.
« Cela veut dire que le député d’un pays classé parmi les plus pauvres du monde est rémunéré plus qu’un député français ou américain. Tout part donc en vrille ! Comment peut-on expliquer qu’un pays en guerre, où les médecins et les professeurs d’universités sont en grève, puisse augmenter de plus de 100 % la rémunération de ses députés nationaux ? Si l’on ajoute les sommes colossales versées aux membres du bureau, cette augmentation inexplicable représente une charge supplémentaire pour le trésor public de plus de 200 millions de dollars, et ce, de janvier 2022 à février 2024, date de fin de mandat », déplore t-il.
Pour Martin Fayulu, ce train de vie dispendieux des institutions est une forme de corruption à grande échelle, une gabegie et un pillage éhonté des finances publiques de la part d’un pouvoir usurpateur en quête désespérée de légitimité interne. Le président du parti politique de l’engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) exige l’ouverture d’une enquête et la démission des membres du bureau de l’Assemblée nationale.
« J’exige une enquête des institutions en charge du contrôle des finances publiques pour établir les responsabilités sur cet obscur acte de corruption et de délinquance financière. A ce stade, le moins que l’on puisse exiger c’est la démission du bureau de l’Assemblée nationale et l’annulation immédiate de cette augmentation injustifiée », poursuit Martin Fayulu.
L’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018 appelle la population congolaise à suivre de près cette situation qu’il considère comme un ” achat de conscience par le braquage des caisses de l’État. ”
Elie Ngandu