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RDC : Kabila bousculé par Tshisekedi

Les derniers évènements politiques n’ont décidément pas tourné à l’avantage de l’ancien Président de la République. Des propositions de loi Minaku-Sakata sur la Réforme de la Justice, aux mises en place dans l’armée, la magistrature et les établissements publics, en passant par le cas Ronsard Malonda à la CENI, et enfin la démission de Benoit Lwamba à la Cour constitutionnelle. Sa famille politique le FCC (Front Commun pour le Congo) a été sérieusement malmenée face à CACH (Cap pour le Changement) de l’actuel Président de la République.

Ce jeudi 23 juillet dans un exercice inhabituel, le FCC est descendu dans la rue pour dénoncer une “dérive dictatoriale” et exiger le respect de la Constitution. Le Président de la République qui a opéré, le 17 juillet dernier, des mises en place importantes au sein de l’armée, de la magistrature et de certains établissements publics, a pris le FCC à contrepied. La goutte d’eau qui fait déborder le vase…

Selon la conférence des présidents du FCC, ces ordonnances, non contresignées par le Premier ministre, violent délibérément la Constitution et les lois de la République. « Elles entraînent le pays dans une dérive dictatoriale de triste mémoire et dans une crise aux conséquences incalculables ». Ils étaient donc des milliers, cadres et militants des partis membres de la coalition à marcher à Kinshasa.

« Dérive dictatoriale », c’est le qualificatif qui revient bien souvent ces derniers temps dans la bouche des Kabilistes lorsqu’il s’agit de contester une décision prise par le Président de la République, Félix Tshisekedi.
Ce qualificatif avait déjà été prononcé au lendemain de la brève interpellation du désormais ex- Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice, Tunda Ya Kasende, par le Procureur près la Cour de Cassation. Il lui était reproché d’avoir transmis un avis favorable du Gouvernement à l’Assemblée Nationale relatif aux propositions de loi controversées des députés Minaku et Sakata portant Réforme de la justice. Une indélicatesse que Félix Tshisekedi n’a pas pardonnée. Et « Ye Mei » (entendez Joseph Kabila) n’a pas sauvé son « Mundimi » qui démissionnera après deux déconnections volontaires de Tunda Ya Kasende, par Fatshi, lors du Conseil des ministres.

Le Chef de l’Etat ne peut accepter que l’Institution Judiciaire, sur laquelle il fonde sa politique de l’instauration d’un Etat de droit, puisse servir les intérêts politiques de certains individus. Il l’a dit clairement lors de son adresse à la Nation à l’occasion du 60e anniversaire de l’Indépendance le 30 juin dernier. Après ce rappel à l’ordre du garant du bon fonctionnement des institutions, ponctué d’une descente punitive d’une cohorte de « Wewas » au Palais du peuple, ces propositions de loi ont été, officiellement ajournées pour la session de septembre.

Pas de cadeau au partenaire…

Mais beaucoup doutent qu’elles refassent surface. La démission dans des circonstances assez confuses de Benoît Lwamba, Président de la Cour Constitutionnelle, n’a pas non plus atténué les tensions entre le FCC et le CACH, et pour tout dire entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. La conférence des présidents de la famille politique de Joseph Kabila dénonce une fois de plus cet épisode de « dérive dictatoriale », regrettant « la violation de l’inviolabilité du siège de la Cour constitutionnelle par certains éléments de l’Agence Nationale des Renseignements ». Ces éléments voulaient mettre la main sur la personne qui signait des démentis de la démission de Benoît Lwamba.

Pas de cadeau au partenaire : la conférence des présidents du FCC déplore le remplacement de certains membres de la Cour constitutionnelle dont le mandat court encore, en violation de la loi sur le statut particulier des membres de cette haute juridiction.

Alors que l’Assemblée Nationale, siégeant uniquement avec les députés du FCC, avait entériné le nom de Ronsard Malonda, proposé par six confessions religieuses, comme futur président de l’organe électoral, le parti présidentiel UDPS a dit -niet-. Il a battu le pavé le 9 juillet dans les grandes villes du pays. Il y a eu des morts et le Président, en Conseil des ministres, a indexé les fauteurs de trouble : le FCC, qui pousserait en avant , l’ancien Secrétaire Exécutif National de la CENI.

Félix Tshisekedi ne fait plus de cadeaux à son partenaire de l’alternance. La guerre d’usure fait rage entre les deux hommes forts du pays. Qui remportera la bataille ? Le FCC jure ne pas vouloir se laisser intimider. John Numbi, proche des proches de Joseph Kabila qui digère mal sa mise à l’écart du poste d’Inspecteur Général des Forces Armées, dit, lui aussi, qu’il n’est pas un agneau. Tout cela ne présage rien de bon dans l’espace politique national.

SN

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