La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a vivement réagi aux récentes déclarations de Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre des Transports. Elle qualifie ses propos d’« inepties » et dénonce la gravité de ses accusations.
Selon la CENCO, M. Bemba s’est attribué un rôle extrêmement dangereux. Elle dénonce qu’il profère « avec une légèreté déconcertante, des allégations gratuites et infondées ». Ces déclarations inquiètent les responsables religieux et la société civile.
Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, s’interroge : « Il y a lieu de se demander si, à travers ses propos, M. Bemba ne cherche pas à ramener le pays à l’époque où il avait fait tuer des innocents à Kisangani et à Kinshasa ». Ces mots rappellent les épisodes violents du passé qui ont profondément marqué la population.
La CENCO déplore aussi que, malgré la gravité des propos de Bemba, « aucune réaction des institutions de la République ni de sa hiérarchie » n’ait encore été enregistrée. Ce silence, selon elle, est source d’inquiétude dans un contexte déjà tendu.
Le prélat insiste pour que les autorités compétentes interviennent. « Normalement, le procureur général près la Cour de cassation, ainsi que l’Assemblée nationale, devraient se saisir d’office », rappelle Mgr Nshole, soulignant la responsabilité de la justice et des pouvoirs publics dans cette affaire.
La Conférence épiscopale dénonce par ailleurs la multiplication des « sorties médiatiques belliqueuses » de Jean-Pierre Bemba. Ces déclarations sont perçues comme une provocation qui pourrait attiser les divisions dans le pays.
Face à cette situation, la CENCO appelle tous les acteurs politiques à la responsabilité. Elle insiste sur la nécessité de préserver la paix et d’éviter tout geste ou parole pouvant raviver des conflits passés.
À titre de rappel, lors d’une récente émission sur Top Congo FM, Jean-Pierre Bemba avait accusé le cardinal Fridolin Ambongo de vouloir faire tomber le président Félix Tshisekedi avant la fin de son mandat en 2028.
Le leader du MLC avait également pointé du doigt certains évêques qu’il soupçonne d’être influencés par Moïse Katumbi et Joseph Kabila. Ces accusations graves ont relancé le débat sur l’implication de l’Église catholique dans la vie politique congolaise, provoquant la réaction ferme de la CENCO.
Elie Ngandu