Les représentants des Églises catholique et protestante ont rencontré, ce mercredi à Goma, les rebelles du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), des groupes soutenus par l’armée rwandaise. Cette rencontre visait à discuter d’un plan de sortie de crise présenté comme “sans effusion de sang”.
Avant cette réunion, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) avaient déjà consulté plusieurs acteurs politiques congolais. Le 3 février 2025, elles ont rencontré le président Félix Tshisekedi pour discuter de la situation sécuritaire. Le 4 février, elles ont échangé avec l’opposant Martin Fayulu sur le “Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs”.
Cependant, cette initiative a rencontré une opposition notable. Le parti présidentiel, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a exprimé son désaccord, estimant que la démarche des Églises empiétait sur les prérogatives des autorités légalement établies. D’après le parti au pouvoir, le M23 étant un groupe armé congolais, doit se soumettre aux résolutions du processus de paix de Nairobi.
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a précisé que le président Félix Tshisekedi n’avait pas donné de mandat aux Églises pour engager de telles démarches. Il a également souligné que le gouvernement reste ouvert à toute initiative contribuant à la paix et à la cohésion nationale.
La revendication des rebelles porte notamment sur la mise en place d’une transition politique, avec un contrôle élargi des zones occupées à l’Est du pays. Leur objectif est d’influencer les négociations et de garantir une place dans le futur politique de la RDC.
Ce processus lancé par les Églises semble s’inscrire dans un contexte tendu, où les tensions entre l’opposition, le gouvernement, et les groupes armés sont palpables. Les initiatives de dialogue seront-elles réellement capables de sortir la RDC de cette crise profonde ? La suite nous en dira plus…
Elie Ngandu