Les personnes vivant avec handicap rencontrent plusieurs difficultés liées notamment à l’exclusion au sein de la communauté, la dépression, la honte, la discrimination ou encore les faibles opportunités d’éducation, empêchant ainsi leur plein épanouissement.
En république démocratique du Congo, plusieurs associations et organisations non-gouvernementales militent de plus en plus pour l’inclusion dans le milieu éducatif. Selon elles, la séparation entre les écoles dites classiques et celles réputées spécialisées accentue l’enracinement des stéréotypes défavorables et la discrimination. M. Sacrifice Anakambi, Directeur des ressources humaines des Villages Bondeko, estime que cette inclusion ne serait effective que le système éducatif congolais est revisité.
Les centres de formation des Villages Bondeko sont des œuvres diocésaines situées dans différents quartiers de la ville de Kinshasa, spécialisés dans la formation des enfants qui présentent des handicaps mentaux, auditifs et visuels.
Ici, ils sont favorables à l’enseignement inclusif et le démontrent en s’associant à quelques écoles sur un projet d’inclusion scolaire depuis plus de 3 ans. Seulement, les responsables de cet établissement insistent sur le fait que le système éducatif congolais devrait être revisité pour faciliter ce progrès.
” Aux Villages Bondeko, nous sommes favorables à l’enseignement inclusif en RDC, à la seule condition que le système éducatif congolais soit revisité. C’est-à-dire intégrer la donne du handicap mental dans la formation de base des enseignants. L’Etat congolais aura alors dans son système éducatif, ouvert des brèches de manière à ce qu’il y ait des enseignants spécialisés, affectés dans ces écoles où l’on retrouve les élèves handicapés intégrés “, a souligné M. Anakambi lors d’une interview accordée à Lisapo info.
Une pédagogie adaptée
Cependant, afin que cette inclusion atteigne les résultats escomptés, il est important de former des enseignants au niveau de la base en intégrant la donne handicap.
” La pédagogie que nous utilisons ici s’appelle l’orthopédagogie, a laissé entendre Sacrifice Anakambi. C’est une pédagogie de correction, adaptée à différents types de handicap. Nous avons une école supérieure qui forme les enseignants spécialisés. En revisitant donc le système éducatif congolais pour une inclusion, il va falloir insérer certains cours d’orthopédagogie pour aider les enseignants déjà à partir de la formation de base, d’avoir des notions utiles devant les permettre de prendre en charge la personne handicapée. Ils seront comme des généralistes. ”
Par ailleurs, le Directeur des ressources humaines des Villages Bondeko a demandé à l’Etat congolais, mais également les associations qui militent pour les droits des personnes vivant avec handicap de se référer le plus souvent aux techniciens pour que les choses se passent correctement.
” Le fait d’être handicapé ne fait pas de vous un expert dans ce domaine-là. Nous, nous sommes des accompagnateurs… Le Cardinal Malula qui a eu l’insigne honneur de créer les Villages Bondeko n’était pas handicapé, mais il a créé la structure pour la prise en charge de nos concitoyens qui présentent le handicap “, a-t-il relevé.
” Nous avons un mémo adressé à l’Etat congolais dans lequel nous militons pour l’inclusion scolaire en RDC, parce que nous en avons les capacités. Dans cette école, le lauréat du Test national de fin d’étude primaire était un élève malentendant, alors qu’il a évolué avec ses pairs qui n’ont pas le même problème que lui. Mais comme les enseignants étaient encadrés, cela a porté des fruits. ”
Notons que les Villages Bondeko organisent l’enseignement spécial du type 2 et 7. Le type 2 dans l’enseignement spécial est destiné aux élèves qui présent le trouble d’intelligence, qualifié de modéré et/ou sévère. Le type 7 est destiné aux personnes ayant un handicap auditif.
BL