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RDC : Riposte militaire et dialogue, quelle issue face au M23 ? [Édito]

La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une grave crise sécuritaire avec la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est du pays. Face à cette situation, les opinions au sein de la classe politique congolaise divergent sur la meilleure stratégie à adopter.

Le président Félix Tshisekedi a exprimé son refus de toute négociation avec le M23, qu’il considère comme un bras armé du Rwanda.

« Je ne me plierai pas au diktat du régime prédateur qui ne vit que du sang des Congolais et des pillages de nos ressources. Nous restons intransigeants à ne pas négocier avec le M23, qui n’est autre que le Rwanda déguisé », a-t-il déclaré lors de son adresse à la nation.

Cette position soulève la question de l’efficacité d’une approche exclusivement militaire. Une solution durable peut-elle être trouvée sans dialogue ? L’expérience passée de la RDC montre que les offensives militaires, bien qu’indispensables, n’ont pas toujours suffi à éliminer les rébellions.

De son côté, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a proposé une approche différente. Lors de l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement le 4 février 2025.

« Le président [Félix Tshisekedi] veut négocier, mais pas vendre le Congo. » Cette ouverture au dialogue, conditionnée par le désarmement, pourrait-elle offrir une issue pacifique ? Comment éviter qu’une négociation n’affaiblisse l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ?

Les leaders religieux jouent également un rôle clé dans la gestion de cette crise. Le 3 février 2025, une délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), dirigée par le Cardinal Fridolin Ambongo, a rencontré le président Tshisekedi pour proposer une solution pacifique. Le lendemain, cette même délégation a échangé avec l’opposant Martin Fayulu, appelant à l’unité des Congolais pour réfléchir sur la question sécuritaire dans l’Est.

La communauté internationale a aussi un rôle à jouer dans cette crise. Comment peut-elle soutenir la RDC tout en respectant sa souveraineté ? Une médiation impartiale est-elle possible pour trouver une solution durable ?

Enfin, les accusations de soutien du Rwanda au M23 compliquent la situation. Quelles mesures diplomatiques ou économiques pourraient être prises pour empêcher de telles ingérences et favoriser la stabilité régionale ?

La RDC se trouve à un tournant. Une stratégie combinant fermeté militaire et ouverture au dialogue, soutenue par la communauté internationale et les leaders religieux, pourrait être la clé pour restaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays.

Elie Ngandu

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