La signature officielle de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda est prévue ce vendredi 27 juin à Washington, au Département d’État américain.
La ministre d’État aux Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba, représentera son pays pour apposer sa signature. Son homologue rwandais fera de même pour Kigali.
Cet accord, déjà paraphé par les experts des deux pays, vise à mettre fin à plus de trente ans de conflit qui a profondément affecté la région des Grands Lacs.
Selon la présidence congolaise, le texte repose sur quatre piliers essentiels : le retrait des troupes rwandaises de la RDC, un cessez-le-feu global, l’engagement à ne plus soutenir les groupes armés et des mesures de désarmement ainsi que d’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques.
La dépêche officielle précise que cet accord marque un tournant décisif pour la RDC : « La signature va marquer la fin de cette guerre essentiellement économique qui a duré plus de 30 ans. »
Cependant, une déclaration récente d’Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, crée une vive controverse. Dans un message publié avant la signature, il affirme que le projet d’accord ne mentionne pas le retrait immédiat des forces rwandaises.
« On ne trouve nulle part dans le projet d’accord de paix qui doit être signé, la mention : ‘retrait immédiat des mesures défensives du Rwanda’ », a-t-il déclaré sur son compte X.
Il ajoute que les termes « Forces de défense rwandaises », « troupes rwandaises » ou encore « retrait » n’apparaissent pas dans le document. Ces propos contrastent fortement avec la position officielle de la RDC, qui insiste sur la nécessité d’un désengagement militaire complet.
Le président Félix Tshisekedi, lors d’une interview accordée à Washington, a rappelé l’importance de cet engagement : « La fin du conflit passe obligatoirement par un désengagement militaire total des troupes rwandaises dans l’est de la République démocratique du Congo. »
La délégation congolaise, déjà présente à Washington, se prépare à rencontrer la partie rwandaise ce vendredi pour la signature sous la médiation américaine. Après la cérémonie, une conférence de presse est annoncée, où les ministres des Affaires étrangères des deux pays ainsi que des responsables américains, dont le secrétaire d’État Marco Rubio, répondront aux questions des médias.
Cet accord représente, pour la RDC, un succès diplomatique majeur, salué comme « le plus important depuis plus de 30 ans ». Il ouvre également la voie à un partenariat stratégique entre Kinshasa et Washington, premier soutien international dans cette médiation.
Elie Ngandu


