Un rapport confidentiel des Nations Unies révèle que le Rwanda poursuit une stratégie d’annexion déguisée de l’est de la République démocratique du Congo, en violation flagrante de l’accord de paix signé avec Kinshasa en juin dernier.
Selon ce document rédigé par les experts de l’ONU et consulté par plusieurs médias internationaux, le président rwandais Paul Kagame exercerait un contrôle direct sur les opérations du M23, groupe rebelle actif dans l’est du Congo. Ce soutien inclut l’envoi de troupes, de matériel militaire sophistiqué et des ordres stratégiques visant à consolider les gains territoriaux.
Dans l’accord de paix du 27 juin 2025, signé à Washington, Kigali s’était pourtant engagé à retirer ses troupes dans un délai de trois mois. Mais sur le terrain, la situation évolue en sens inverse : environ 6 000 soldats rwandais seraient actuellement présents dans la région, selon les experts.
Le rapport met également en lumière la mise en place d’une administration parallèle dans plusieurs villes conquises, notamment Goma et Bukavu. Des fonctions clés telles que gouverneur, maire, chef de police ou encore responsable de l’exploitation minière ont été confiées à des cadres affiliés au M23.
Cette emprise politique s’accompagne d’un contrôle économique des ressources naturelles. Le M23, avec le soutien logistique du Rwanda, exploite désormais plusieurs sites miniers majeurs autour de Rubaya, riches en coltan et en étain.
« Les autorités rwandaises cherchent à transformer ces territoires conquis en zone tampon, à long terme, sous leur contrôle indirect », affirme le rapport.
Les experts dénoncent également des transferts forcés de civils vers le Rwanda, notamment depuis des camps de déplacés près de Goma. Des actes qualifiés de crimes de guerre par Human Rights Watch.
Kinshasa, qui a déjà accusé le Rwanda de duplicité, pourrait s’appuyer sur ce document pour saisir le Conseil de sécurité de l’ONU.
Elie Ngandu