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Lundi 25 mai 2020, Jean-Marc Kabund, président intérimaire de l’Udps est destitué de ses fonctions de premier vice-président de l’assemblée nationale à la suite du vote de la pétition initiée contre lui par le député MLC Jean-Jacques Mamba. Le bouillant combattant que d’aucuns qualifient de « maître nageur », tombe à la suite de ses propos sur Top Congo affirmant que l’organisation du congrès coûtait 7 millions de dollars au trésor public.
La somme est jugée astronomique par l’opinion publique qui se demandait comment un seul jour de congrès pouvait engloutir autant d’argent. Interpellé par Jean-Jacques Mamba pour donner de plus amples explications sur ces chiffres démentis par le président du sénat, Jean-Marc Kabund n’apportera aucune justification. D’où la pétition lancée contre lui.
Malgré l’interpellation spectaculaire de l’initiateur de la pétition pour « faux et usage de faux » par le parquet près la cour de cassation ! Malgré la suspension bruyante et musclée de la procédure de l’examen de la pétition par le conseil d’Etat ! Jean-Marc Kabund ne parvient pas à sauver son fauteuil, la cour constitutionnelle s’étant déclarée incompétente pour juger un acte d’assemblée. Il est éjecté le 25 mai tard dans la soirée, nonobstant une séance plénière houleuse au cours de laquelle des députés en sont quasiment venus aux mains. Depuis, le poste dévolu, semble-t-il à l’UDPS, est vacant. Et, cela fait aujourd’hui 80 jours.
La session ordinaire de mars clôturée exceptionnellement le 22 juillet pour cause d’état d’urgence sanitaire s’est terminée sans qu’un nouveau vice-président n’ait été élu alors même que l’Union pour la démocratie et le progrès social avait désigné Patricia Nseya comme candidate à la succession de Jean-Marc Kabund. Qui bloque le processus ? Tout porte à croire que le Front commun pour le Congo (FCC) qui détient une majorité écrasante à l’assemblée nationale n’a pas intérêt à voir ce problème être rapidement réglé, le poste pouvant à tout moment faire l’objet de marchandage pour le règlement de nombreux contentieux entre partenaires de la coalition FCC-CACH. Certains n’hésitent pas à parler de chantage.
Même scénario pour Tunda
Le 11 juillet dernier, Célestin Tunda ya Kasende, vice-premier ministre et ministre de la justice jette l’éponge. Il démissionne apparemment malgré lui à la suite de l’affaire des avis sur les propositions de lois Aubin Minaku-Garry Sakata sur la réforme de la justice envoyés à l’assemblée nationale sans que le gouvernement n’en soit informé.
Interpellé le 27 juin en procédure de flagrance par le parquet près la cour de cassation pour « faux et usage de faux », Tunda ya Kasende sera relaxé après son audition. Il commettra l’erreur de fêter avec les siens au siège du PPRD. Au cours de cette manifestation, Tunda ya Kasende va déclarer avoir été rassuré par l’autorité morale du FCC, l’ancien président Joseph Kabila, qu’il n’avait rien à craindre et que donc il pouvait suivre les inspecteurs judicaires venus l’interpeller. Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, déclarera pour sa part que « on ne peut nous intimider » faisant allusion au PPRD.
Ces déclarations couplées à une autre aussi musclée du premier ministre ont fini par énerver le président de la République, qui a banni Tunda ya Kasende de toutes les activités du gouvernement. De guerre lasse, l’homme a rendu le tablier. Cela fait tout de même 33 jours depuis qu’il est parti sans que son remplaçant n’ait été nommé. C’est donc le vice-ministre de la justice, membre de CACH, qui assure l’intérim. Voilà un poste aussi important qui échappe depuis plus d’un mois au contrôle du FCC.
Deux situations, une destitution et une démission quasi forcée, qui prouvent que FCC et CACH ont chacun un agenda propre. La coalition a beau être en place, tout donne à penser que chaque partenaire tente de faire marcher l’autre. Tout devient monnaie d’échange ; tout est calcul politique. Et, tout se passe comme si chacun des partenaires applique la politique de « tu me bloques, je te bloque ».
N’tombo Lukuti
