12.544.581 voix comptées. 9.539.315 voix (76,04%) pour Félix Tshisekedi ; 2.078.305 voix pour Moïse Katumbi (16,57%), soit un écart entre les deux premiers au classement général de 7.461.010 voix. Ce sont là les chiffres dans la nuit du 28 au 29 décembre des résultats de l’élection présidentielle du 20 décembre dernier.
À 48 heures de la publication des résultats provisoires, selon le calendrier de la centrale électorale, force est de constater que Félix Tshisekedi est sur le point de conclure un nouveau bail de cinq avec les Congolais à la tête du pays.
Selon des projections mathématiques, il est difficile ou plutôt quasiment impossible que le candidat à sa propre succession soit rejoint en tête du classement dans une élection à un tour avec un taux de participation qui devrait se situer autour de 40 à 50%.
Le tiercé gagnant de cette élection devrait donc se présenter dans l’ordre: Félix Tshisekedi, suivi de Moïse Katumbi et Martin Fayulu. Le leader du Katanga, qui brigue pour la première fois la magistrature suprême, après avoir été empêché de le faire en 2018, peut être considéré comme un challenger sérieux, reléguant loin derrière Martin Fayulu, qui continue à se considérer comme ” président élu ” en 2018, mais privé de victoire.
Tout ce que l’on peut dire c’est que l’effet MaFa n’a pas joué en 2023. Trop d’hésitations, un discours ambiguë sur la crédibilité du processus ont sans doute privé le “commandant du peuple” du temps nécessaire pour bien préparer sa campagne, d’asseoir un discours cohérent et convainquant. Quant à Moïse Katumbi, il n’a pas réussi à convaincre les sceptiques sur quelques zones d’ombres sur sa personne. Cela a largement profité à Félix Tshisekedi, qui a eu le temps d’améliorer sa prise de parole, de mettre en avant son “nationalisme”, se posant en défenseur d’un Congo uni. Il reste à connaître l’étendue de la victoire du numéro 20.
Pari gagné ?
Si les résultats provisoires sont effectivement proclamés le 31 décembre, la CENI aura gagné son pari. Malgré les critiques accerbes, les couacs, les crocs en jambes et la mauvaise foi manifeste de certains de ses agents, l’atterrissage pourrait se faire en douceur, même si les passagers ont été durement secoués par un décollage des plus mouvementés.
La publication des résultats par circonscriptions va sans nulle doute booster la crédibilité de la centrale électorale. Denis Kadima aura au moins marqué sa différence avec ses prédécesseurs. Les chiffres rendus publics peuvent en effet être confrontés avec ceux récoltés par les témoins et observateurs neutres, alors qu’en 2018, il n’y avait aucun chiffre à part ceux globaux attribués aux candidats.
Les rapports intérimaires de nombreuses missions d’observation ne remettent du reste pas en cause le processus, les couacs constatés ne pouvant remettre en question profondément les résultats publiés jusque-là.
N’tombo Lukuti