Lors d’un meeting organisé dimanche 27 avril dernier avec la base de l’UDPS dans le district de la Tshangu à Kinshasa, le Secrétaire général Augustin Kabuya a fait une déclaration qui ne manque pas de provoquer des interrogations.
Selon lui, Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire de l’UDPS, n’a retrouvé la liberté qu’après avoir envoyé un émissaire demander pardon au Chef de l’État Félix Tshisekedi. Une révélation qui soulève de nombreuses questions sur la gestion de la justice en RDC.
« Kabund est sorti de prison après avoir envoyé son émissaire demander pardon à Félix Tshisekedi », a-t-il déclaré en citant des témoins.
Ce genre de propos fait peser un doute sur l’indépendance de la justice en République Démocratique du Congo. En l’absence de preuves concrètes, une telle accusation porte atteinte à l’image de l’institution judiciaire. D’après plusieurs observateurs, Kabuya semble ainsi insinuer que la justice serait manipulée pour répondre à des intérêts politiques personnels.
Poursuivant son allocution, Kabuya a aussi évoqué le passé de l’ex 1er vice-président de l’Assemblée nationale, le qualifiant de « jouisseur ». Selon Kabuya, JM Kabund aurait profité de son statut pour s’enrichir de manière douteuse, notamment en construisant un château à Kingabwa.
« Kabund appelle le régime tshisekedi d’un régime des jouisseurs , est-ce qu’il peut nous dire avec quel budget il a construit son château de kingabwa ? Car nous ( UDPS ) savons tous comment il est venu de kamina jusqu’ici. S’il y a réellement quelq’un qui était jouisseur dans le régime tshisekedi, c’est kabund. Kabund n’est pas un modèle “, insiste Kabuya.
Cependant, ces propos ont provoqué une vive réaction au sein de l’UDPS, notamment du côté du camp de Déo Bizibu. Ce dernier, qui a déjà destitué Kabuya de ses fonctions à la tête du parti présidentiel, a dénoncé ces déclarations comme « non honorables ». Des membres du parti Alliance pour le Changement (Ach) de Kabund sur leurs pages et comptes Facebook ont également exprimé leur mécontentement, certains allant jusqu’à demander que Kabuya soit interdit de parole publique pour ses propos jugés inappropriés et déstabilisants.
Enfin, ces propos de Kabuya font écho à un climat politique tendu, où les attaques personnelles prennent souvent le pas sur des débats de fond. Cela n’aide ni la stabilité du pays ni la confiance de la population Congolaise dans ses dirigeants.
La question qui se pose désormais est de savoir si la RDC doit continuer à accepter des révélations aussi explosives, parfois sans preuves, de la part de ses leaders politiques. Signalons que Jean-Marc Kabund était le premier à s’attaquer au régime Tshisekedi lors de son premier meeting au siège de son parti à Limete.
Elie Ngandu