L’opposant Jean-Marc Kabund a exprimé sa ferme opposition à la révision constitutionnelle envisagée pour permettre un troisième mandat au président Félix Tshisekedi.
Dans un entretien à Jeune Afrique, après sa libération de la prison de Makala, il a mis en garde contre les risques de cette manœuvre pour la démocratie congolaise.
Kabund a souligné qu’une révision constitutionnelle ponctuelle pourrait être légitime si elle servait l’intérêt général. Cependant, il a fermement rejeté l’idée de modifier la loi fondamentale pour permettre un troisième mandat présidentiel à Félix Tshisekedi, affirmant que cela serait un “coup d’État constitutionnel”.
Le leader politique a rappelé que cette initiative serait une insulte à la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la démocratie, notamment feu Étienne Tshisekedi. Selon lui, ce projet est “contraire à l’esprit des combats démocratiques menés par feu Étienne Tshisekedi, [et] insulte la mémoire des martyrs de la démocratie”.
Kabund a également averti que ce genre de révision pourrait aggraver les fractures sociales et sécuritaires déjà présentes en RDC. Il a ajouté que les discours belliqueux de ses promoteurs témoignent des dangers de cette initiative pour la stabilité du pays.
“Ce projet, […] aggrave les fractures sociales et sécuritaires, comme en témoignent les discours belliqueux de ses promoteurs”, a-t-il déclaré, rappelant que de telles tentatives ont déjà plongé la RDC dans une situation chaotique.
L’année dernière, le président Félix Tshisekedi avait annoncé la création d’une commission en 2025 pour réviser la Constitution, qu’il considérait comme « obsolète » et « inadaptée aux réalités du pays ».
Bien que cette révision vise à moderniser les institutions, elle suscite des inquiétudes, notamment sur la possibilité de modifier les limites de mandats présidentiels. Toutefois, à ce jour, la révision constitutionnelle n’est pas à l’ordre du jour pour le régime Tshisekedi. Le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, a précisé que le parti se concentre actuellement sur la situation sécuritaire dans l’est du pays, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris plusieurs villes.
Elie Ngandu