Seth Kikuni, opposant politique récemment libéré de la prison de Makala, a pris position sur la crise en RDC et la question du dialogue avec le M23-AFC. Lors d’une interview après sa libération, il a dénoncé le manque de dialogue, qui, selon lui, exacerbe la violence et le déplacement des populations.
Pour Kikuni, la solution à la crise passe avant tout par la négociation et non par la répression. Il a rappelé que de nombreux conflits mondiaux, comme celui entre Israël et le Hamas ou la Russie et l’Ukraine, ont trouvé des solutions à travers le dialogue.
“Je ne peux concevoir qu’il y ait des gens qui estiment qu’il est plus judicieux de punir le dialogue au lieu de sanctionner la violence”, a-t-il affirmé à Jeune Afrique.
L’opposant a critiqué le discours officiel du gouvernement qui considère l’AFC/M23 comme un simple supplétif du Rwanda. Il estime que ce récit alimente les forces du M23-AFC au lieu de les affaiblir. Il a ajouté que “nier l’existence de l’AFC/M23 et ignorer leurs revendications, c’est renforcer leur fétichisme, c’est le rendre plus compact, plus irréductible et plus populaire”.
Kikuni a insisté sur le fait que les revendications du M23-AFC ne peuvent être ignorées sous prétexte de les assimiler à une simple extension du Rwanda. À ses yeux, le véritable danger serait de continuer à ignorer ces revendications, car cela pourrait renforcer le mouvement.
Cette prise de parole intervient dans un contexte où le gouvernement congolais reste ferme, refusant tout dialogue avec le M23-AFC. Le président Félix Tshisekedi l’a réaffirmé devant les diplomates et sa famille politique, l’Union sacrée. Toutefois, Tshisekedi a exprimé son souhait de dialoguer directement avec le président rwandais Paul Kagame, qu’il qualifie de “parrain des rebelles”.
Selon lui, les rebelles viendraient au dialogue avec les instructions de Kagame, et c’est pourquoi il cherche à comprendre les raisons de son implication dans l’insécurité dans l’est du pays.
Elie Ngandu