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Tontine sur WhatsApp : Jeu de hasard ou placement rentable ?

“Tontine”. Un terme qui est à la mode depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux Kinois. C’est un système d’épargne collective sous la forme d’associations d’épargnants qui opèrent dans un même secteur d’activités. Mais surtout se connaissent physiquement. La Tontine via WhatsApp est particulière. Il est fondamentalement basé sur la confiance entre des personnes qui ne se connaissent pas. Tu mets ta mise, et tu croises les doigts en attendant que les invités après toi fassent de même. Inévitablement, le moment arrive où certains participants ne jouent pas le jeu. Les derniers “invités” qui on misé et rien reçu sont les dindons de la farce. Témoignages.

D’après Bibiche qui a intégré une tontine début avril, « Chacun devait contribuer à hauteur d’une somme de 50 dollars. Ensuite, il devait inviter deux ou trois autres personnes à faire de même, et ainsi de suite. Les personnes invitées devaient également amener chacune la même somme. C’est ce qui justifie les 400 dollars gagnés au départ par celle qui invite dans un groupe de 8 personnes.

Et de poursuivre : “L’avantage est que les premiers membres adhérant la tontine ont la possibilité de gagner plus d’argent en une fois parce qu’ils ont plus d’invités”. C’est seulement plus tard que Bibiche a compris le danger de cette entreprise. “Ce sont les invités, en fait, qui sont censés faire vivre la tontine”. Et cela fait plusieurs mois que Bibiche espère récupérer au minimum sa mise de départ, soit 50 USD.

Un projet sans fin…

En effet, l’inconvénient de cette tontine virtuelle est que les concepteurs de cette affaire n’ont pas planifié la fin de la tontine. Si l’un des membres ne parvient pas à inviter quelqu’un d’autre, ça devient un problème. Tout est bloqué et on parle d’arnaque sur les réseaux sociaux ou d’escroquerie. Car, “sans invités il est impossible d’avancer”, explique Liévain qui a lancé une tontine au mois de Juin. Quand on évoque le danger de ce jeu de hasard, Liévain n’en démord par. “Je n’invite que des personnes sérieuses et surtout bien assis financièrement”.

Pourtant, Natacha a bel et bien été escroquée. « Nous avons intégré la tontine mes deux invités et moi-même. Arrivée à mon tour, l’administrateur n’était plus connecté. Son téléphone aussi éteint. Ne la connaissant pas de vue nous avons perdu 150 dollars jusqu’à ce jour”. Cette hasardeuse aventure n’a pas découragé Natacha. Elle s’est lancé dans une “tontine plus sûre“, selon elle. “Nous avons décidé de refaire le même exercice autrement. Tu intègres la tontine avec 51 dollars américains en plus de ton invité qui amène le même montant. Dans un groupe de 3 personnes, au lieu d’avoir 153 dollars, vous vous contentez de 103 dollars et les 50 dollars autres sont gardés dans la caisse qui est le compte personnel de l’administrateur. Cet argent va servir à la fin de l’opération pour servir les derniers adhérents ». Elle estime qu’avec cette méthode, on ne peut pas parler d’arnaque ni d’escroquerie.

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Des tontines toujours aussi présentes

Par ailleurs, d’autres tontines ont été créées prétendant être sérieuses. C’est le cas de « God my Aid » qui a son siège à Kin Plazza dans la commune de la Gombe. On y adhère moyennant 20 dollars américains voire plus. Et “chaque jour, vous avez 2% d’intérêt jusqu’à 80 jours. God my Aid donne la possibilité de retirer des intérêts chaque jour ou d’attendre la fin du processus pour tout prendre. L’adhésion se fait à travers une personne qui est déjà inscrite sur la liste de cette structure”, explique Mme C., une adhérente.

Malgré ça, la grande masse des Kinois qui sortent d’une longue période de confinement, fauchée, intégre des tontines. Une pratique qui rappelle le phénomène « Bindo » qui a appauvri la majorité d’entr’eux au début des années 90.

Selon Wikipédia, le mot tontine vient de Lorenzo Tonti, banquier napolitain qui proposa ce système à Mazarin (un diplomate et homme politique italien au service des rois de France). Chaque souscripteur verse une somme dans un fonds et touche les dividendes du capital investi. Quand un souscripteur meurt, sa part est répartie entre les survivants. Le dernier survivant récupère le capital.

Génie Mulobo

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