in , , ,

UDPS : Kabuya et Bizibu, deux capitaines pour un même navire en perdition

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) traverse une tempête interne. Deux figures fortes, Augustin Kabuya et Déogratias Bizibu Baloba, s’affrontent pour le contrôle du parti présidentiel.

Ce dimanche 11 mai 2025, Augustin Kabuya a convoqué les députés nationaux du parti à une réunion au Kempesky Hôtel Fleuve Congo. Il l’a fait en tant que “président ad intérim” de l’UDPS, selon un communiqué portant sa signature.

“Il sera question d’une communication importante sur les enjeux politiques de l’heure,” peut-on lire dans l’invitation adressée aux élus du parti et des regroupements alliés.

Mais quelques heures après, un autre communiqué a surgi, signé cette fois par le Déogratias Bizibu Baloba, présenté comme secrétaire général a.i. du parti. Il remet en cause la légitimité de l’acte de Kabuya.

“Depuis le 11 août 2024, l’Honorable Augustin Kabuya Tshilumba a été déchu des fonctions de Secrétaire Général du Parti par la Convention Démocratique du Parti,” rappelle Bizibu dans son communiqué officiel.

Pour lui, Kabuya n’a plus qualité pour parler au nom de l’UDPS. Il appelle les députés et sénateurs à “se comporter en conséquence”, dénonçant une “usurpation de pouvoirs”.

La destitution de Kabuya reste au cœur du débat. Elle a été décidée par la Convention Démocratique du Parti, mais ce dernier la rejette catégoriquement. Il parle d’un “coup de force” et affirme que seul le président du parti, Félix Tshisekedi — qui en est le fondateur et autorité morale incontestée —, peut valider ou annuler une telle décision. Dans les usages internes de l’UDPS, ce pouvoir revient effectivement au Chef de l’État, même si les statuts donnent un rôle à la Convention.

Derrière cette bataille de communiqués, deux profils politiques bien connus : Kabuya est député national, élu de Mont-Amba ; Bizibu, lui, fait partie du cercle rapproché du chef de l’État comme conseiller.

Le conflit dure depuis plusieurs mois. Kabuya occupe toujours le siège du parti à Limete, tandis que Bizibu organise ses activités dans des lieux loués. Chacun agit comme le véritable patron de l’UDPS.

Malgré les tentatives de médiation, même par la mère du président, Marthe Kasalu, la fracture ne cesse de s’élargir. Le président Félix Tshisekedi reste silencieux face à cette crise qui affaiblit sa base politique.

Plus que jamais, le parti semble divisé entre deux capitaines qui tirent chacun de leur côté. Mais sans arbitrage clair, c’est tout le navire UDPS qui risque de chavirer.

Elie Ngandu

What do you think?

Edité par

Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Loading…

0

Kasaï Oriental : Lâché par les députés, le Gouverneur Mbwebwa mis en accusation

Inondations à Kinshasa : Des milliers de familles sans abri