Mon histoire d’amour avec Vita club a commencé quand j’avais dix ans. Mon petite papa supportait le Daring-Club Motema Pembe. À chaque victoire de son équipe, il était dans une joie indescriptible. Il retombait presqu’en enfance. Et de retour à la maison, il était dans des dispositions incroyables. Tu lui aurais demandé la lune qu’il n’aurait pas hésité à la décrocher du ciel.
Avant mes dix ans, je ne réalisais pas ce lien fort qu’avait mon père avec son Daring. Puis un jour, Daring fut battu. Là ce n’est plus le papa que je connaissais… Il est arrivé à la maison méconnaissable. Et rien qu’à sa sonnerie à l’entrée de l’appartement, on devinait que toute la maison entrait dans une zone de turbulences. Il a fait irruption dans la pièce à vivre de très mauvaises humeurs… on a arrêté de respirer… Avec mes soeurs et moi, il était à la limite correct mais avec le cuisinier ou le chauffeur, c’était une autre histoire.
Bref, je me suis demandée dans ma petite tête et du haut de mes 10 ans ce qui mettait dans cet état mon cher petit papa. Naturellement, je suis allée le voir pour le consoler mais aussi comprendre le pourquoi du comment. Sa réponse sera nette et claire : c’est à cause de V-club. « Tu nous mets mal à l’aise à cause de V-club ? À cause d’un club de foot ? » Je n’en revenais pas.
Ma réaction ne s’est pas fait attendre. Je lui ai annoncé fièrement : « À partir d’aujourd’hui V-club est mon équipe! ». Evidemment, dans sa tête de Papa Tout-Puissant, il ne croyait pas un seul instant que j’allais tenir parole parce que la fille d’un Daringmen est une Daringwomen. Il n’y a pas débats.
Prête à en découdre avec mon père
Je me mets donc à la recherche d’un allié dans la maison. Il s’appelle Jean et travaille dans notre maison. Il est lui-même V-clubien mais un supporter très silencieux “pour sa sécurité”. Il me donne les codes de l’équipe mais surtout m’apprend les chansons entonnées au stade. Je recherche un tee-shirt vert et un short noir. Je suis prête à affronter cet « emmerdeur » du dimanche, supporter de Daring.
Et c’est depuis ce jour-là, je me suis mise à suivre les matches de V-club. Puis j’ai fait la connaissance de « Bobutaka » et compagnies. La première fois, mon père a été surpris mais n’a rien dit. Mais au bout de plusieurs matches et au regard de ma ténacité, il s’est résolu à m’affronter.
On a commencé à suivre les matches ensemble à la maison. Bien-sûr il conviait ses amis Daringmen et moi la seule V-clubienne de la maison je me tenais parmi eux; arborant mes couleurs et essayant de faire entendre au maximum ma voix. La voix de mon équipe.
Sans le vouloir, un daringmen a fait de moi une v-clubienne de coeur…et depuis, cette belle histoire dure depuis 30 ans.
Susie