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Union sacrée : il pleut sur JP Bemba et Moïse Katumbi

De ma retraite momentanée, j’ai pris le temps de lire et relire de nombreux posts et commentaires sur l’actualité politique du moment dans les réseaux sociaux.
J’ai été ahuri de constater le nombre de posts et commentaires qui clouent au pilori Moïse Katumbe et Jean-Pierre Bemba. Avec une rare violence, les chefs d’Ensemble et du MLC, hier portés en triomphe par les «unionistes sacrés» sont désormais voués aux gémonies. Leur péché : avoir refusé d’accompagner Félix Tshisekedi dans sa quête d’une coalition parlementaire lui assurant la mise en œuvre de sa «vision» politique. Le gars de Lubumbashi est étiqueté «criminel économique» et l’homme de Gemena de «mangeur d’hommes». Certains affirment même que les deux seront, une fois de plus et même définitivement exclus des joutes politiques, comme ils l’ont été en 2018.

Les affidés de Félix Tshisekedi n’ont peut être pas tort. Il est possible en effet que les deux leaders se soient montrés trop «gourmands» ou trop «regardants» sur les contours d’une union voulue «sacrée», mais qui au vu des adhésions massives enregistrées les deux dernières semaines donne l’impression de n’être finalement qu’une coalition FCC-CACH élargie. Tous les bonzes ou presque du FCC qui prenaient du plaisir à «humilier» Félix Tshisekedi y sont célébrés comme des enfants prodiges. Il ne manque plus à l’appel que Aubin Minaku, Nehemie Mwilanya, Evariste Boshab, Geneviève Inagosi….

Si les «unionistes» de la 24ème heure sont si bien accueillis, il se pourrait qu’ils permettent au président de ne pas être à la merci de ces deux là jugés trop prétentieux. Mais ces deux là dont les députés ont permis de renverser le bureau Mabunda de l’assemblée nationale ne peuvent-ils plus être «écoutés»? Leurs ambitions ne peuvent-elles pas être recadrées et encadrées? Si la politique est l’art du possible, n’y a-t-il donc pas possibilité de les voir demeurer dans l’Union sacrée plutôt qu’en dehors?

Autant de questions qui devraient pousser les uns et les autres à mettre de l’eau dans leur vin. Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi sont-ils, eux aussi, sûrs que des députés MLC et Ensemble qui ont été têtes de pont de la destitution du bureau Mabunda les suivront aveuglément dans leur boycott de l’Union sacrée? Rien n’est acquis. A force de vouloir tout gagner, on risque de tout perdre et donner finalement raison à Martin Fayulu.

Pendant que les politiciens se battent pour le partage du «gâteau», le covid-19 poursuit ses ravages. Sur 602 tests pratiqués au pays samedi 16 janvier, 215 nouveaux cas positifs confirmés. Et ce n’est pas un jeu. 170 cas confirmés pour Kinshasa ; 24 au Kongo central ; 10 au Haut Katanga ; 6 au Sud Kivu ; 4 au Nord Kivu et 1 à la Tshopo. Des chiffres rendus publics dans l’indifférence la plus totale des Kinois, qui affirment que cette maladie n’est qu’une «invention». Très peu portent le masque et encore trop peu le portent correctement. Les bus sont bondés, tout comme les églises, temples de prières et marchés. Les veillées mortuaires et fêtes de mariage se tiennent sans respect des gestes barrières.
Triste.

N’tombo Lukuti

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